dimanche 4 mars 2018

Abbaye de Valmagne


L'un des monuments les plus fascinants de l'Hérault est  l'Abbaye de Valmagne. Nous y avons déjà fait deux visites depuis notre installation à Lattes.


Située à 40 km de Lattes dans la direction de Béziers, on peut y accéder par l'autoroute A9 puis le RD2 jusqu'à Villeveyrac. Sur le GPS il faut programmer la route de Montagnac à Villeveyrac. En fait, chaque fois que nous l'avons visitée nous étions déjà dans le secteur pour d'autres raisons: soit nous venions de Balaruc-les-bains où je faisais cure thermale, soit nous venions de Cournonterral où se situe l'un des temples de l'Eglise Protestante Unie de Montpellier. La visite de l'abbaye de Valmagne est alors typiquement le point d'orgue d'une journée de sortie à l'Ouest de Montpellier.


Un petit truc quand on vient de la RD2 et qu'on arrive sur Villeveyrac: au lieu de prendre l'interminable déviation de Villeveyrac comme les panneaux nous y invitent, on peut traverser tout droit le village et on se retrouve directement sur la route de Montagnac (en fait la RD 5) à la sortie de Villeveyrac.


Le guide Vert Michelin n'accorde à ce site qu'une étoile, ce qui se traduit par la mention "intéressant". C'est sans doute d'abord par son histoire mouvementée que cette abbaye suscite l'intérêt.



L'abbaye a été fondée vers 1136 par Raymond Trencavel, un vicomte de Béziers et Agde, connu pour avoir bataillé contre le comté de Toulouse, avant de s'allier avec le comte de Toulouse pour résister aux prétentions du roi d'Aragon. Elle a été bâtie sur un domaine appelé Vallis Magna ou Villa Magna d'où le nom de Valmagne.  Elle a été rattachée à l'ordre de Cîteaux en 1159 et dès lors observera la règle morale, mais aussi architecturale qui avait été définie par St Bernard pour les abbayes cisterciennes. Elle s'est considérablement développée jusqu'au milieu du XIVème siècle où elle comptera plus de 300 moines.


Mais ensuite les vicissitudes n'ont guère cessé. La guerre de Cent ans a amené les pillages et la peste qui a décimé les moines. A partir de 1477, l'abbaye ruinée n'est plus dirigée par des abbés élus parmi les moines, mais par des "abbés commendataires", gestionnaires choisis par le roi en dehors de la communauté. Ceux-ci ne s'intéresseront pas vraiment à la vie religieuse de la communauté, qui se relâche alors. C'est à tel point que vers 1575, pendant les guerres de religion en Languedoc, l'abbé commendataire Vincent Concomblet de Saint-Séverin qui avait embrassé la religion réformée fait le siège de l'abbaye qu'il dirige en principe et provoque le massacre de ses moines et  d'importantes destructions.


L'un des moines tué lors de ce massacre est passé à la postérité pour ses compétences viticoles. C'était Nonenque, le moine cellérier de l'abbaye, qui a donné son nom à l'une des cuvées de vin toujours produites dans le domaine de l'abbaye: le Secret de Nonenque.


L'abbaye connut une relative accalmie à partir du début du XVIIème siècle, mais si l'on en croit le poème écrit par Jean-Jacques Lefranc de Pompignan lors d'une visite à Valmagne en 1740, ce n'est pas le rayonnement spirituel qui était son point fort:




Nos moines sont de bons vivants,
L'un pour l'autre fort indulgents,
Ne faisant rien qui les ennuie,
Ayant leur cave bien garnie,
Toujours reposés et contents,
Visitant peu la sacristie ;
Mais quelquefois les jours de pluie,
Priant Dieu pour tuer le temps.



Le coup de grâce fut donné à l'abbaye par la Révolution française. Il est vrai qu'il ne restait alors guère que trois à cinq moines. Elle fut vendue comme bien national et transformée en chai. D'énormes foudres à vin furent installés dans les chapelles latérales de l'abbatiale. On peut les voir encore actuellement, ce qui donne à l'église abbatiale un caractère tout à fait étrange, et on semble même percevoir une légère odeur de vinasse en visitant sa nef, bien que les foudres soient aujourd'hui inutilisés.


En 1838, l'abbaye et son domaine ont été rachetés par le comte de Turenne. Attention, il s'agit de Henri-Amédée-Mercure, comte de Turenne, marquis d'Aynac (1776-1852), et non de Henri de la Tour d'Auvergne (1611-1675) connu sous le nom de maréchal de Turenne. Le comte, qui a notamment été officier d'ordonnances et chambellan de Napoléon, développa l'exploitation viticole du domaine de 58 hectares. Ses descendants sont encore les propriétaires de l'abbaye, depuis maintenant 9 générations.  Outre la production viticole, ils s'attachent à la restauration du patrimoine et à son exploitation touristique.


En février 2018, la visite de l'abbaye avec un audioguide coûte 8.50 €. On achète les tickets dans la boutique de l'abbaye où sont vendus essentiellement des cartons de vin produits dans le domaine, et des livres. Des dégustations de vin sont aussi proposées.


On passe ensuite dans la cour d'honneur agrémentée d'un grand bassin pour admirer la façade de l'Eglise. Bâtie en style gothique en 1257 sur les fondations de l’église romane initiale, puis fortifiée pendant la guerre de cent ans, la façade principale est précédée d'un narthex, qui servait notamment à accueillir les catéchumènes non baptisés. On nous fait noter que ses chapiteaux sont décorés de sculptures, en contradiction avec la règle cistercienne.


Quand on entre dans l'église, on est frappé par ses dimensions qui s'apparentent à celles des cathédrales du nord de la France: 83 m de long et 23 m de haut. A titre de comparaison, la cathédrale Notre-Dame de Paris a une nef de 60 m prolongée par un chœur de 38 mètres.  L'autre élément frappant, déjà mentionné, est la présence de grands foudres de vin dans les 9 chapelles latérales.


Dans le cloître, reconstruit au XIVème siècle, nous admirons surtout le "lavabo", une grande fontaine placée sous une construction très élégante d'arcs en pierre. Elle est construite sur la source de Diane, une source déjà connue des Romains qui alimente l'abbaye en eau et se jette ensuite dans l'étang de Thau. L'audioguide nous apprend que seules deux abbayes cisterciennes en France ont gardé leur lavabo, mais ne précise pas quelle est la deuxième.


La vaste salle capitulaire sans aucun pilier vaut également une visite. On y trouve actuellement quelques panneaux explicatifs sur les abbayes cisterciennes en général et Valmagne en particulier.


A l'extérieur de l'abbaye, on visite un intéressant jardin médiéval, où des panneaux expliquent l'utilisation médicinale ou potagère des plantes cultivées par les moines de Valmagne.


La porterie voisine du jardin est une salle (destinée au portier comme son nom l'indique) où l'on peut voir aujourd'hui une exposition de matériel ancien ayant servi notamment à l'activité viticole.


Pour les déjeuners des dimanche hors saison, et toute la semaine sauf lundi en saison, la Ferme Auberge de Valmagne, appelée Ferme-Auberge du Frère Nonenque, propose une cuisine authentique et gourmande, où tout est fait maison, avec des produits venant de producteurs locaux sélectionnés ou même issus du potager bio de l'abbaye.

Le restaurant est conduit par Laurence d'Allaines, épouse de Philippe d'Allaines qui pour sa part dirige le domaine viticole. Lors de notre déjeuner récent nous avons découvert l'engagement de Mme d'Allaines qui est littéralement au four et au moulin dans son restaurant, s'occupant du service en salle, de la supervision de la cuisine et même de la gestion du potager.


La carte, qui varie selon les saisons, est assez limitée pour garantir des plats parfaitement maîtrisés et sincères. La carte des vins est également limitée aux vins produits dans le domaine, notamment des vins de l'appellation Grès de Montpellier, de l'AOP Languedoc ou de l'IGP Collines de la Moure. 
Mais cela ne limite pas les plaisirs de la table, dans un beau décor rustique. Nous avons par exemple été enchantés lors de notre déjeuner récent par un savoureux et tendre  filet de veau provenant d'un producteur local et d'une bouteille de la cuvée Comte de Turenne du Grès de Montpellier. Il faut compter autour de 30 € pour une formule entrée/plat/dessert.



mercredi 31 janvier 2018

Pouvoir d'achat



Le fait de partir à la retraite a naturellement provoqué une forte baisse de mes revenus. En France il n'est pas de bon ton d'afficher ses revenus, mais je peux au moins expliquer le mécanisme de cette baisse. En gros je perçois comme pension de retraite 75% de mon traitement indiciaire d'ancien haut fonctionnaire. Appelons ce traitement indiciaire T. Donc je touche mensuellement 0.75 x T. Auparavant je doublais mon traitement indiciaire par des primes, et en outre depuis la présidence Sarkozy s'ajoutait à ce montant doublé une rémunération au mérite de 20%. J'avais en effet perçu chaque année le maximum de cette rémunération, basée théoriquement sur l'atteinte d'objectifs. Donc mon revenu avant la retraite était 1,20 x 2 x T.

Le rapport entre la pension de retraite et mes revenus précédents est donc de 0,75 x T/(1,20 x 2 x T) soit 31,25%. C'est ce qu'on appelle le taux de remplacement. C'est un taux très faible par rapport à la moyenne des salariés qui ont un taux de remplacement de l'ordre de 70 %. Mais je ne m'en plains pas, car d'une part j'ai choisi volontairement de partir à la retraite avant la limite d'âge, en étant parfaitement informé de cette baisse de revenus. Et d'autre part ma pension reste relativement confortable comparée à la moyenne des revenus des Français. Enfin, si mes revenus baissent, mes impôts sur le revenu baissent aussi. Et si on raisonne en net après impôts, la baisse du revenu disponible est moindre. Dans mon cas, le taux de remplacement net d'impôts se monte à 37% environ.



La baisse de revenus est seulement due au fait de partir à la retraite, et aurait été la même que je reste à Puteaux ou que je parte à Lattes. Mais en déménageant à Lattes je pouvais espérer que nos dépenses seraient inférieures à celles de la région parisienne, ce qui me permettrait de regagner un peu de pouvoir d'achat par rapport à la vie parisienne.

Après deux ans de vie à Lattes, je peux livrer quelques premières remarques:


Sur la plan de l'immobilier, bien entendu les prix sont sensiblement plus bas à Lattes qu'à Puteaux. Avec le prix de vente de notre appartement à Puteaux, nous avons pu acheter une villa à Lattes de bonne gamme, certes pas plus grande que notre ancien appartement, juste de surface comparable. En revanche elle est sans mitoyenneté sur un terrain paysagé de 700 m² et dotée d'une piscine. La vente de notre appartement de Puteaux a aussi permis de payer les frais de notaire de Lattes, de financer quelques travaux de rénovation, d'acheter un piano quart de queue, un orgue liturgique numérique et de faire un petit don à chacun de nos enfants. Au final notre épargne n'a pas grossi au terme de cette opération, mais elle n'a pas non plus diminué malgré toutes les dépenses liées à ce déménagement.

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Qu'en est-il alors des dépenses de fonctionnement liées à l'immobilier ?


D'abord comme dans toute la métropole de Montpellier, les impôts locaux sont beaucoup plus élevés à Lattes qu'à Puteaux, ville qui bénéficiait de la contribution économique territoriale (anciennement taxe professionnelle) versée par les sièges sociaux du quartier d'affaires de la Défense. En 2016 nous avons payé les taxes foncières à la fois à Lattes et à Puteaux (ces dernières ayant été partiellement remboursées par notre acheteur). Celles de Lattes étaient 73 % plus élevées qu'à Puteaux, pour une villa dont la valeur était bien inférieure à celle de l'appartement de Puteaux.  S'agissant de la taxe d'habitation, je peux comparer la taxe 2017 de Lattes avec la taxe d'habitation 2016 de Puteaux: elle a été 27% plus chère à Lattes. Au total, les impôts locaux nous coûtent environ 1.200 € de plus par an, soit 100 € de ponction supplémentaire par mois.


Pour ce qui est des charges immobilières, à Puteaux nous avons payé en 2015 environ 6.000 € de charges de copropriété pour l'année, auxquelles s'ajoutait certaines années  un appel de fonds pour des travaux exceptionnels (élagage, clôtures, sans parler d'un gros ravalement). En outre nous avons payé des factures d'électricité et de gaz pour notre propre consommation dans l'appartement, soit presque 1.000 € par an pour les deux postes. On peut donc dire que les charges immobilières nous coûtaient au total environ 7.000 € par an à Puteaux.

A Lattes, nous avons dépensé presque exactement 1.000 € par an pour l'électricité, 1.000 € par an pour le gaz et 1.000 € par an pour l'eau. Cette dernière dépense qui était incluse à Puteaux dans nos charges de copropriété est maintenant facturée directement par la régie des Eaux de Montpellier (dépendant de la métropole). Elle est très élevée notamment à cause de la piscine et de l'arrosage du jardin. A ces charges pour la consommation de fluides, s'ajoutent des dépenses pour l'entretien des espaces verts et de la piscine. Depuis deux ans nous avons fait d'importants travaux d'élagage, puis de remplacement d'une haie de cyprès par des panneaux en bois et des plantations, il est donc difficile de savoir ce qui est exceptionnel et ce qui sera régulier. Au minimum, il faut compter les travaux d'élagage des lauriers-roses, des oliviers et du palmier comme des dépenses récurrentes, et y ajouter une fraction des autres travaux, qui ne reviendra peut-être pas chaque année, mais sans doute périodiquement. J'estime ainsi qu'on dépense au moins 1.000 € par an pour les espaces verts.


On peut aussi compter dans les charges nos très fréquentes visites à Castorama, Leroy-Merlin et Truffaut pour acheter de l'outillage et des produits pour la maison et le jardin, ainsi qu'à Irrijardin pour des produits de traitement de la piscine. Une estimation grossière donne aussi 1.000 € supplémentaires, en incluant il est vrai quelques dépenses plus exceptionnelles comme l'achat d'un Kärcher.

Nous arrivons donc à 5.000 € de charges annuelles pour notre villa de Lattes. C'est 2.000 € d'économies par an par rapport à Puteaux, ce qui permet d'absorber la hausse des impôts locaux et laisserait même un gain d'environ 800 € par  an. Mais n'oublions pas que notre villa, sa piscine et ses espaces extérieurs vont nécessiter encore dans les années qui viennent d'importants travaux de rénovation. Cette  économie annuelle sera sans doute vite absorbée


Liées au logement, on peut considérer les dépenses d'assurance Habitation. Pour un contrat très semblable auprès du même assureur GMF, nous avons payé 200 € de moins annuellement à Lattes qu'à Puteaux, en raison du classement des logements dans deux zones géographiques de tarification différentes chez l'assureur. Ce bénéfice est cependant largement compensé par le fait que nous avons souscrit à Lattes, pour avoir la tranquillité d'esprit, un abonnement à un service de télé-alarme qui coûte près de 300 € par an.

Au total donc les dépenses de fonctionnement liées à l'immobilier sont un peu moins élevées à Lattes, mais finalement assez peu, et seulement si on met à part les grosses dépenses de rénovation qui nous attendent dans les années à venir.
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S'agissant de l'automobile, nous n'avons pas changé de voiture entre Puteaux et Lattes et roulons toujours avec notre Honda Jazz hybride. Le coût de l'assurance, souscrite aussi à la GMF, est resté inchangé. En revanche, la révision annuelle au garage Honda de Le Crès près de Montpellier est nettement moins chère que chez Japauto à Courbevoie, de presque 250 € pour la révision de base et le contrôle technique que les garages Honda prennent en charge en le confiant à un sous-traitant.

En ce début d’année, le carburant vient d'augmenter fortement et nous trouvons le SP95-E10 près de chez nous au Carrefour de Boirargues à 1.406 €/l alors que, à la station Esso Express sur les quais de Saint-Cloud où j'avais l'habitude de faire des pleins quand nous habitions à Puteaux, il est affiché aujourd'hui à 1.475 €/l soit 4,9% plus cher. Même si dans notre vie de retraité nous prenons beaucoup plus qu'auparavant la voiture (centres commerciaux, déchetterie, randonnées, visites touristiques...), je ne consomme pas énormément de carburant avec ma petite Honda Jazz Hybride. On peut estimer que c'est environ 700 litres par an. L'économie en l'achetant à Lattes serait donc de l'ordre de 50 € par an.


Pour être complet sur le chapitre des déplacements, on peut noter aussi que le ticket de tram vendu par carte de 10 coûte 10 € dans la métropole de Montpellier, alors qu'à Paris le carnet de 10 tickets de métro est actuellement à 14,90 €. En 2017 j'en ai acheté un par mois exactement, d'où une économie de près de 60 €. Au total, la voiture et les transports en commun nous coûtent donc légèrement moins, environ 360 € de moins par an, à distance parcourue comparable. En réalité celle-ci a nettement augmenté à Lattes, sans doute pratiquement doublé en kilométrage, mais peut-être que si on était resté Puteaux on aurait aussi davantage circulé.
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S'agissant de l'alimentation, c'est surtout ma femme qui effectue les dépenses correspondantes. Elle est ravie que les fruits et légumes achetés sur le marché de Lattes soient beaucoup moins chers qu'à Puteaux. On trouve par exemple en ce moment des oranges locales, bien juteuses et sucrées, pas du tout acides, à moins de 1 € par kilo. Nous privilégions donc les produits locaux qui sont bons et moins chers.

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Parmi les dépenses qui vont sans doute augmenter avec l'âge, on peut être attentif aux dépenses de santé. J'ai d'abord eu une mauvaise surprise quand j'ai pris ma retraite: la cotisation à la mutuelle MGEN qui auparavant était invisible, car prélevée sur le salaire mensuel, est maintenant une dépense mensuelle prélevée sur mon compte bancaire qui s'ajoute à mes autres dépenses et réduit donc de façon significative ma pension de retraite. En outre, elle est restée inchangée alors même que mes revenus ont été divisés par 3. Il s'agit quand même de près de 1.700 € par an.


En revanche, les coûts de santé à Lattes semblent globalement nettement moins chers qu'en région parisienne. La visite médicale chez le médecin généraliste  coûtait ici début 2017 seulement 23 € alors que je payais 30 € chez notre médecin de Nanterre, qui surfacturait le droit de prendre rendez-vous. Depuis l'automne dernier elle est passée à 25 € chez mon médecin traitant de Lattes. Je ne sais pas combien on paierait à Nanterre. J'ai fait refaire chez ma dentiste de Fabrègues deux couronnes dentaires qui s'étaient fracturées. J'en ai eu pour 500 € de reste à charge au total, ce qui est nettement moins cher que ce que j'avais payé déjà il y a 10 ans à Paris. Il est vrai qu'il n'a pas été nécessaire de retravailler la racine ni de refaire l'inlay-core. Pour mes premières lunettes achetées à Lattes, je n'ai payé que 23 € chez les opticiens Mutualistes, et pour 29 € j'ai eu une paire de lunettes de soleil supplémentaires à ma vue.

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Dans les postes de dépenses d'un retraité on doit s'intéresser aux coûts des loisirs. En la matière, tout ce qui était organisé par la riche municipalité de Puteaux ne coûtait que des prix symboliques: le cinéma local, les cours de musique, le sport etc... En arrivant à Lattes, où souvent ces activités ne sont pas organisées par la ville mais par l'association Lattes-Loisirs-Culture, nous payons maintenant des cotisations et des droits d'inscription beaucoup plus élevés, même si cela reste acceptable. Entre le yoga, la randonnée, le piano, les visites d'Art et Culture, il faut prévoir un budget de plusieurs centaines d'euros par an, sans doute près de 500 € par an et par personne là où à Puteaux c'était quelques dizaines d'euros.

En revanche à Lattes nous bénéficions d'un théâtre où nous nous sommes abonnés à des tarifs plus bas que ceux pratiqués en région parisienne: 17 à 27 € la place. De même à la Comédie de Montpellier nous avons pris un abonnement pour l'orchestre symphonique en 2017, et pour des concerts de musique baroque en 2018 à des tarifs qui n'ont rien à voir avec les salles de la région parisienne, respectivement 27 € et 20 € la place. On pourra m'objecter que le niveau des spectacles n'est pas toujours le même que dans les salles de la capitale. Disons que c'est un peu plus inégal. Toujours est-il que nos dépenses de loisirs étant nettement moins chères, cela nous permet de sortir bien plus souvent pour le même budget. On peut aussi noter que l'on trouve des places de cinéma à bas prix: avec un abonnement de 10 tickets dans la salle Diagonal de Montpellier, la place revient à 4.70 € et au complexe MegaCGR de Lattes Boirargues, il y a un tarif réduit pour les porteurs du Pass Métropole qui met la place à 6,90 €. A l'UGC de La Défense où nous allions quand nous habitions Puteaux, le prix des places normal est de 11,50 €.
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Au final, il y a beaucoup de petits gains en matière de pouvoir d'achat lorsqu'on passe de Puteaux à Lattes, mais la structure des dépenses est sensiblement différente, ce qui ne permet pas forcément de chiffrer les économies réellement encaissées à la fin de l'année. Dans nos deux premières années à Lattes nous avons d'ailleurs dépensé plus que ce que nous avons gagné, même en mettant à part les grosses dépenses financées grâce à la transaction immobilière. Je mets cela au compte des frais d'installation et de tout ce qu'il a fallu financer dans les premiers mois de notre arrivée et j'espère qu'à l'avenir les dépenses et les recettes s'équilibreront. Il le faudra bien.


Reste que l'élection de Macron ne va pas y contribuer. Comme l'a montré l'INSEE, le pouvoir d'achat des français va diminuer en 2018 de 4,5 milliards d'euros, en touchant d'abord les retraités. Pour ce qui me concerne, la baisse de 1,7% de ma pension de retraite est effective depuis janvier 2018. Heureusement je ne fume pas et ne paierai donc pas la hausse du prix du tabac. En revanche le carburant que j'utilise est passé d'environ 1,30 € en décembre à 1,40 € en janvier. Pour les 700 litres que j'utilise par an, cela fait une ponction de 70 €. Il est vrai qu'une partie est due à la hausse des cours du baril de pétrole, mais une autre partie est bien l'augmentation de la taxe carbone qui frappe tous les produits pétroliers.

Le prix du timbre-poste rouge est passé au 1er janvier de 0,85 € à 0,95 € soit une hausse de 11,8%. Au premier février les tarifs des péages autoroutiers vont aussi augmenter, même si dans la région Languedoc la hausse appliquée par Vinci semble relativement modérée. Notons, autre exemple, que la baguette de pain est passée depuis le 1er janvier dernier à 0,90 € chez notre boulanger préféré, contre 0,85 € jusqu'alors, soit une hausse de 5,9 %.  J'entends en outre que la future loi agriculture et alimentation va entraîner des hausses de prix de l'alimentation, au louable prétexte de mieux rémunérer les agriculteurs, mais on aurait aussi pu baisser un peu les marges des distributeurs pour cela.


On a  enfin de quoi être inquiet pour les mois qui viennent. L'objectif de la Banque Centrale Européenne n'est-il pas de faire remonter l'inflation à au moins 2%. Si elle y parvient, face à la hausse de la CSG, c'est 3,7% de pouvoir d'achat en moins pour les retraités en  2018 grâce à Macron.  Et ce n'est peut-être qu'un début, car pour obéir aux absurdes règles européennes en matière de déficit budgétaire, abonder les finances locales qui ont été massacrées par ailleurs, et compenser les allègements d'impôts en faveur des plus riches, il faudra sans doute encore augmenter la taxe carbone sur les carburants et pourquoi pas faire une seconde hausse de la CSG  dans les années à venir. D'ores et déjà on nous annonce une taxe inondation...


lundi 9 octobre 2017

Espagne


Montpellier, et a fortiori Lattes, est marqué par sa proximité avec l'Espagne. L'autoroute A9 nous le montre chaque jour avec un flot ininterrompu de poids lourds qui vont vers l'Espagne ou en viennent.


Nous en avons profité pour aller déjà trois fois en Espagne cette année, ce qui ne nous était jamais arrivé avant d'être à Lattes. Il s'agissait chaque fois de courts séjours puisque les temps de trajet  sont raisonnables.

1. Barcelone


La destination qui s'impose est d'abord Barcelone, la capitale de la Catalogne. Certains Lattois nous ont dit qu'ils y allaient plusieurs fois par an, juste pour y faire des achats. Pour notre part nous y sommes allés au printemps pour visiter la ville, dans une période a priori pas trop touristique pour éviter l'affluence des mois d'été. C'était avant le tragique attentat du 17 août dernier, et aussi avant le referendum sur l'indépendance de la Catalogne qui a eu lieu le 1er octobre dernier.


Pour y aller on peut prendre l'autoroute A9 et son prolongement espagnol l'AP-7. C'est donc très direct et entièrement autoroutier. D'après mappy.com, cela fait 343 km, coûte 45 € dont 17,50 € de péage et prend  3 heures et 15 minutes. Le problème est qu'à l'arrivée, il est très difficile de circuler en voiture à Barcelone et très onéreux d'y stationner. On trouve certes de nombreux sites qui donnent des bons plans pour éviter de payer trop cher, mais on se rend néanmoins compte que la voiture est davantage un handicap qu'un atout quand on arrive sur place.


C'est pourquoi nous avons opté pour y aller en train. Là aussi, la ligne de Montpellier vers Barcelone est directe. En 3 heures tout juste la SNCF et la RENFE vous amènent à la gare de Barcelone Sants qui est proche du centre ville, et en tous cas située sur une ligne de métro. Les tarifs sont proches de 50 € par personne et par trajet. On trouve  parfois des billets moins chers. L'aller-retour pour deux personnes nous a coûté en l'occurrence 132 € en mars dernier, soit 33 € par personne et par trajet. C'est donc un peu plus cher que la voiture si on voyage en couple, même si on prend en compte le coût du parking sur place, mais c'est nettement plus zen. Et une fois sur place nous n'avons jamais regretté notre choix, car les transports en commun, notamment le métro, permettent de circuler facilement, et de toutes façons c'est vraiment une ville qu'il est intéressant de découvrir à pieds si l'on peut marcher un peu.


Les hôtels de Barcelone sont réputés chers et souvent complets. D'ailleurs la municipalité semble freiner le développement des capacités hôtelières pour limiter l'invasion touristique de la ville qui devient problématique certains jours. Comme nous étions en période creuse nous avons cependant trouvé une offre spéciale avantageuse sur Booking.com pour 3 nuits à l'hôtel Sagrada Familia au prix total de 150,40 €. C'est un hôtel sans restaurant, et à ce prix il n'y avait même pas de petit déjeuner. Mais il est de confort acceptable et relativement bien placé juste derrière l'hôpital Sant Pau, un chef d'oeuvre du style moderniste catalan, de l'architecte Luis Domenech i Montaner.


Pour une première visite touristique, nous avons d'ailleurs surtout ciblé l'architecture moderniste catalane de Antoni Gaudi et Luis Domenech. Je ne développe pas ici les splendides et étonnantes réalisations architecturales  que nous avons visitées, car le propos de ce blog est de simplement montrer ce qu'on peut faire à partir de Lattes, et il existe de nombreux guides et sites pour raconter Barcelone.

A titre personnel je soulignerai cependant le choc émotionnel provoqué par l'intérieur de la basilique de la  Sagrada Familia. L'extérieur très connu et d'ailleurs toujours en chantier me fait un peu le même effet de trop-plein que certains retables baroques surchargés d'angelots et de dorures. Mais l'intérieur de la basilique, avec des volumes sublimes, des effets de couleurs et de lumière inouïs, où de plus l'orgue jouait doucement le prélude de choral de Brahms Herzliebster Jesu que j'affectionne beaucoup, m'a scotché sur place. Cela vaut vraiment la peine de visiter l'intérieur de la cathédrale avec un audioguide, même s'il faut pour cela réserver sur internet, payer assez cher, et faire la queue avant de pouvoir entrer.


De la même manière, l'urbanisme de Barcelone est à juste titre très réputé. Mais pour le touriste classique l'expérience urbanistique se limite souvent à déambuler sur les fameuses Ramblas. Or là aussi, même si cela peut paraître sympa, j'ai surtout eu un sentiment de trop-plein touristique qui réduit beaucoup l'intérêt de cette avenue emblématique.


Certains des meilleurs moments passés dans la ville l'ont donc été dans le parc Montjuic qui domine la métropole catalane et permet d'échapper à la foule urbaine. Cela m'a fait penser aux ballades à Fiesole quand on voulait échapper à la foule de Florence en Italie. Le téléphérique qui monte au fort de Montjuic donne des vues époustouflantes sur la ville et la mer, et la fondation Miro que l'on peut visiter dans le parc est un haut lieu de culture dans un cadre de sérénité, un peu à l'image de la fondation Maeght à St Paul de Vence.


En matière de gastronomie, nous avons naturellement profité des tapas, en dégustant notamment les  tapas de petits poivrons verts. Mais le plus étonnant a été de découvrir toute une culture autour du jambon, le fameux jamon iberica, illustré notamment par un immense lieu de dégustation et d'exposition sur les Ramblas intitulé Jamon experience.


En résumé, aller à Barcelone depuis Lattes est une expérience passionnante pourvu qu'on puisse y aller en basse saison, qu'on réserve toutes ses visites sur internet à l'avance et qu'on prenne le temps de vivre un peu dans cette ville et pas seulement de la "faire" comme on dit chez les touristes pressés.

2. Pyrénées


Notre seconde sortie en Espagne a été une petite escapade pyrénéenne, en septembre dernier derrière le col du Pourtalet, c'est-à-dire en Aragon . Nous avons logé trois jours chez des amis dans le Béarn, plus précisément dans la vallée de l'Ossau, chère à l'ancien fils de berger Jean Lassalle qui en est devenu le député. C'est l'occasion de souligner que depuis Lattes on peut se rendre directement à Pau, par les autoroutes A9, puis A61 et A64. Pour mappy.com cela fait 430 km, et coûte 70 € dont la moitié de péage. Le trajet peut théoriquement se faire en 4 heures, sans les pauses. Pour nous qui roulons tranquillement et faisons des arrêts, c'était au total plus de 5 heures, Toulouse étant à mi-parcours.

A partir de Pau on descend dans la très belle vallée de l'Ossau, dominée par le pic du Midi de l'Ossau, et on arrive au bout d'une soixantaine de kilomètres au col du Pourtalet (1.794 m d'altitude) qui sert de frontière avec l'Espagne. Nous étions alors moins d'un mois après les attentats de Barcelone, et pensions que le passage de la frontière serait un peu contrôlé. En fait, nous n'avons vu ni douanier ni policier et aurions pu passer la frontière sans la remarquer s'il n'y avait pas les drapeaux, et surtout les nombreux magasins qui vendent, du côté espagnol, des produits aux touristes et frontaliers français.

La meilleure affaire est sans doute de faire le plein en Espagne si l'on a une voiture qui roule à l'essence. L'essence SP95-E10  y est en effet vendue au même prix que le diesel, ce qui met le litre à 1,19 € alors qu'en France il est difficile d'en trouver en ce moment à moins de 1,30 € dans les supermarchés, sans parler des autoroutes où l'essence SP95 avoisine les 1,50 €.


Beaucoup de Français achètent aussi des litres d'alcool, produit apparemment moins taxé qu'en France. On trouve sur certains blogs des commentaires disant que cela peut être deux fois moins cher. Cela est effectivement le cas pour les alcools de fruit, mais sans doute moins vrai pour les autres alcools où la différence de prix n'est que de quelques euros. C'est pourtant une vraie ruée sur les ventas que signale le journal La République des Pyrénées et ce n'est manifestement pas seulement du touron qu'achètent les Français à ce poste-frontière.


En tous cas, ce n'est pas pour gagner quelques euros que nous avons fait le voyage jusqu'au col du Pourtalet, mais bien pour faire des randonnées avec nos amis dans la montagne pyrénéenne. Du côté français, tout l'environnement naturel est préservé car on se trouve dans le parc national des Pyrénées, règne des izards, marmottes et aigles royaux, et très sporadiquement de quelques ours. Quand nous y sommes passés, la chasse venait d'être ouverte, ce qui, psychologiquement, tempérait un peu l'impression d'être dans un pur parc naturel consacré à la biodiversité.


Du côté espagnol  aucune protection équivalente n'existe une fois passé la frontière, si bien que la première chose que l'on trouve sur la route est une importante station de ski, la station Aramon Formigal.  En septembre elle n'avait guère d'activité faute de neige, mais on y voyait pas mal de canons à neige prêts à suppléer la ressource blanche devenue rare en ces temps de changement climatique.


En allant un peu plus loin vers Sallent de Gallego, face au majestueux  Peña Foratata nous avons pris un chemin de randonnée qui passe à travers le bois de Formigal jusqu'à un petit col, le Pico Pacino. Comme il avait plu pendant trois semaines avant notre visite, et que le jour de la visite le ciel était d'un bleu azur et le soleil radieux, nous avons profité à 100 % de cette magnifique partie de la vallée de Tena dans les Pyrénées espagnoles non seulement pour admirer le paysage ou respirer l'air des montagnes, mais aussi pour ramener un cageot plein de champignons, notamment des coulemelles, autrement dit des lépiotes.


3. Figueras et Cadaques


Notre troisième séjour, début octobre, nous a reconduit en Catalogne, sur les traces de Salvador Dali qui a vécu à Figueras et Cadaques.


C'est l'Association Art et Culture de Lattes, dont nous sommes membres depuis cette rentrée qui a organisé le voyage sur deux jours, en le combinant d'ailleurs avec une visite de Collioure dans les Pyrénées-Orientales, ville marquée par l'histoire tumultueuse de la région frontalière, mais aussi par la présence au début du siècle dernier de deux peintre créateurs du Fauvisme, André Derain et Henri Matisse. A noter pour être précis, que "Art et Culture" est une activité de l'Association Lattes Loisirs Culture, qui est le grand organisateur de beaucoup d'activités à Lattes, et s'avère notamment précieuse pour l'intégration rapide des nouveaux arrivants sur la commune.


Cette fois nous sommes partis de Lattes en autocar et avons rejoint Figueras en 2 heures 30 (hors Pause) par l'autoroute A9 puis AP-7.


A Figueras (noté Figueres en Espagnol) un seul point focal rassemble tous les touristes: le musée Salvador Dali.  Son titre est en fait le Musée-Théâtre Dali, car il est implanté dans l'ancien théâtre de la ville, et il faut reconnaître qu'il propose effectivement au visiteur une expérience très théâtrale.


On y trouve quelques toiles et installations très daliniennes, comme ce tableau de Gala sur une croix qui se transforme en portrait d'Abraham Lincoln quand on le regarde sous certaines conditions, ou ces meubles de salon, qui vus depuis un promontoire forment le portrait de Mae West.


On aime bien aussi l'autoportrait mou avec des lardons grillés et toutes sortes de portraits et sculptures de Gala toujours magnifique, même décortiquée en sphères ou pleine de tiroirs.


Et bien sûr, dans la collection personnelle de Dali exposée dans l'une des salles, il ne faut pas manquer un portrait de Saint Paul par le Greco, le peintre dont je suis un admirateur inconditionnel.


J'ai eu plus de mal à comprendre certaines œuvres très kitsch qui semblaient passer pour de la pure provocation surréaliste, à commencer par la Cadillac pluvieuse qui trône dans l'entrée. Heureusement que nous avions les explications d'une bonne guide pour replacer tout cela dans son contexte et dans la vie de Dali, ce qui a permis de donner du sens aussi bien à l'ensemble du musée qu'à chacune des œuvres exposées. En conclusion ne visitez pas ce théâtre-musée sans un guide compétent. Vous risqueriez de ne rien y comprendre et simplement de conforter la vision très superficielle d'un Dali amuseur et provocateur qu'on a souvent de lui. Avec un peu d'attention et d'approfondissement des idées daliniennes, on découvre au contraire une personnalité riche et profonde, qui a su atteindre à l'universel sans perdre un ancrage profond dans sa terre natale de Catalogne.


C'est d'ailleurs dans la crypte du musée-théâtre que repose le Marquis de Dali de  Pubol, du moins quand de pseudo-descendants ne le font pas déloger pour effectuer des prélèvements ADN.


Cadaquès, un petit village de pêcheurs sur la côte, est un autre lieu très marqué par le séjour de Dali. Vers la fin de sa vie, il habitait une petite propriété située dans la baie de Portlligat, dont les paysages méditerranéens ont inspiré de nombreuses toiles de Dali. La maison que nous n'avons pas pu visiter semble être un monument de surréalisme.


On célèbre le génial peintre paranoïa-critique un peu partout dans le village même, où il passait ses vacances dès sa jeunesse,


village très pittoresque avec ses maisons blanches et ses ruelles, où il a laissé une empreinte encore sensible.



Nous avons fait l'effort de monter jusqu'à l'église Santa Maria de Cadaquès réputée notamment pour son rétable hyper baroque. La vue sur la baie est magnifique depuis le parvis de l'Eglise.


J'ai aussi apprécié l'orgue où jouait une organiste nichée dans une sorte de cage placée sous les tuyaux de montre.


Nous avons fait cette excursion de deux jours à Figueras et Cadaques les 5 et 6 octobre 2017, soit moins d'une semaine après le referendum sur l'indépendance de la Catalogne. Un certain nombre d'affiches appelaient encore à voter, ou à ne pas voter, et aux fenêtre et balcons on trouvait de nombreux drapeaux appelant à voter Si, mêlés aux drapeaux de la Catalogne indépendante, dont les quatre rayures rouges sont dues à Guifred le velu, d'après la légende, mais auxquelles les indépendantistes ont ajouté une étoile blanche dans un triangle bleu. J'ai eu le sentiment que ces manifestations d'indépendance étaient assez peu revendicatives, ni d'ailleurs excessivement nombreuses. Il m'a semblé avoir vu plus de drapeaux turcs dans les banlieues de Strasbourg pendant la dernière Coupe du monde de football, que de drapeaux catalans la semaine dernière dans les rues de Figueras ou Cadaquès, comme si le referendum avait servi d'exutoire nationaliste aux Catalans et que tout était ensuite redevenu calme.


Mais l'histoire n'est sans doute pas terminée.

4. Quand l'Espagne vient à Lattes



Pour illustrer les liens entre le Languedoc et l'Espagne, il faut naturellement aussi mentionner qu'en 2017 le tour cycliste d'Espagne, autrement dit la Vuelta est passé par Lattes. En effet la 2ème étape avait un parcours de Nîmes à Gruissan (près de Narbonne), donc essentiellement languedocien.


Elle a conduit la caravane et les coureurs à traverser Lattes le dimanche 20 août dernier entre midi et quatorze  heures. Nous n'avons guère profité du spectacle, mais subi patiemment les contraintes sur la circulation, notamment sur le tram 3 bloqué à Boirargues, qui a connu d'importants retards.


Cette deuxième étape a été gagnée au sprint par le belge Yves Lampaert qui en a profité pour endosser provisoirement le maillot rouge de leader, aux termes d'une étape "où il ne s'est pas passé grand chose", selon les commentateurs. Mais c'est évidemment encore l'Anglais Froome qui a remporté au final cette 72 ème édition de la Vuelta.