Le rapport entre la pension de retraite et mes revenus précédents est donc de 0,75 x T/(1,20 x 2 x T) soit 31,25%. C'est ce qu'on appelle le taux de remplacement. C'est un taux très faible par rapport à la moyenne des salariés qui ont un taux de remplacement de l'ordre de 70 %. Mais je ne m'en plains pas, car d'une part j'ai choisi volontairement de partir à la retraite avant la limite d'âge, en étant parfaitement informé de cette baisse de revenus. Et d'autre part ma pension reste relativement confortable comparée à la moyenne des revenus des Français. Enfin, si mes revenus baissent, mes impôts sur le revenu baissent aussi. Et si on raisonne en net après impôts, la baisse du revenu disponible est moindre. Dans mon cas, le taux de remplacement net d'impôts se monte à 37% environ.
La baisse de revenus est seulement due au fait de partir à la retraite, et aurait été la même que je reste à Puteaux ou que je parte à Lattes. Mais en déménageant à Lattes je pouvais espérer que nos dépenses seraient inférieures à celles de la région parisienne, ce qui me permettrait de regagner un peu de pouvoir d'achat par rapport à la vie parisienne.
Après deux ans de vie à Lattes, je peux livrer quelques premières remarques:
Sur la plan de l'immobilier, bien entendu les prix sont sensiblement plus bas à Lattes qu'à Puteaux. Avec le prix de vente de notre appartement à Puteaux, nous avons pu acheter une villa à Lattes de bonne gamme, certes pas plus grande que notre ancien appartement, juste de surface comparable. En revanche elle est sans mitoyenneté sur un terrain paysagé de 700 m² et dotée d'une piscine. La vente de notre appartement de Puteaux a aussi permis de payer les frais de notaire de Lattes, de financer quelques travaux de rénovation, d'acheter un piano quart de queue, un orgue liturgique numérique et de faire un petit don à chacun de nos enfants. Au final notre épargne n'a pas grossi au terme de cette opération, mais elle n'a pas non plus diminué malgré toutes les dépenses liées à ce déménagement.
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D'abord comme dans toute la métropole de Montpellier, les impôts locaux sont beaucoup plus élevés à Lattes qu'à Puteaux, ville qui bénéficiait de la contribution économique territoriale (anciennement taxe professionnelle) versée par les sièges sociaux du quartier d'affaires de la Défense. En 2016 nous avons payé les taxes foncières à la fois à Lattes et à Puteaux (ces dernières ayant été partiellement remboursées par notre acheteur). Celles de Lattes étaient 73 % plus élevées qu'à Puteaux, pour une villa dont la valeur était bien inférieure à celle de l'appartement de Puteaux. S'agissant de la taxe d'habitation, je peux comparer la taxe 2017 de Lattes avec la taxe d'habitation 2016 de Puteaux: elle a été 27% plus chère à Lattes. Au total, les impôts locaux nous coûtent environ 1.200 € de plus par an, soit 100 € de ponction supplémentaire par mois.
Pour ce qui est des charges immobilières, à Puteaux nous avons payé en 2015 environ 6.000 € de charges de copropriété pour l'année, auxquelles s'ajoutait certaines années un appel de fonds pour des travaux exceptionnels (élagage, clôtures, sans parler d'un gros ravalement). En outre nous avons payé des factures d'électricité et de gaz pour notre propre consommation dans l'appartement, soit presque 1.000 € par an pour les deux postes. On peut donc dire que les charges immobilières nous coûtaient au total environ 7.000 € par an à Puteaux.
A Lattes, nous avons dépensé presque exactement 1.000 € par an pour l'électricité, 1.000 € par an pour le gaz et 1.000 € par an pour l'eau. Cette dernière dépense qui était incluse à Puteaux dans nos charges de copropriété est maintenant facturée directement par la régie des Eaux de Montpellier (dépendant de la métropole). Elle est très élevée notamment à cause de la piscine et de l'arrosage du jardin. A ces charges pour la consommation de fluides, s'ajoutent des dépenses pour l'entretien des espaces verts et de la piscine. Depuis deux ans nous avons fait d'importants travaux d'élagage, puis de remplacement d'une haie de cyprès par des panneaux en bois et des plantations, il est donc difficile de savoir ce qui est exceptionnel et ce qui sera régulier. Au minimum, il faut compter les travaux d'élagage des lauriers-roses, des oliviers et du palmier comme des dépenses récurrentes, et y ajouter une fraction des autres travaux, qui ne reviendra peut-être pas chaque année, mais sans doute périodiquement. J'estime ainsi qu'on dépense au moins 1.000 € par an pour les espaces verts.
On peut aussi compter dans les charges nos très fréquentes visites à Castorama, Leroy-Merlin et Truffaut pour acheter de l'outillage et des produits pour la maison et le jardin, ainsi qu'à Irrijardin pour des produits de traitement de la piscine. Une estimation grossière donne aussi 1.000 € supplémentaires, en incluant il est vrai quelques dépenses plus exceptionnelles comme l'achat d'un Kärcher.
Nous arrivons donc à 5.000 € de charges annuelles pour notre villa de Lattes. C'est 2.000 € d'économies par an par rapport à Puteaux, ce qui permet d'absorber la hausse des impôts locaux et laisserait même un gain d'environ 800 € par an. Mais n'oublions pas que notre villa, sa piscine et ses espaces extérieurs vont nécessiter encore dans les années qui viennent d'importants travaux de rénovation. Cette économie annuelle sera sans doute vite absorbée
Liées au logement, on peut considérer les dépenses d'assurance Habitation. Pour un contrat très semblable auprès du même assureur GMF, nous avons payé 200 € de moins annuellement à Lattes qu'à Puteaux, en raison du classement des logements dans deux zones géographiques de tarification différentes chez l'assureur. Ce bénéfice est cependant largement compensé par le fait que nous avons souscrit à Lattes, pour avoir la tranquillité d'esprit, un abonnement à un service de télé-alarme qui coûte près de 300 € par an.
Au total donc les dépenses de fonctionnement liées à l'immobilier sont un peu moins élevées à Lattes, mais finalement assez peu, et seulement si on met à part les grosses dépenses de rénovation qui nous attendent dans les années à venir.
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En ce début d’année, le carburant vient d'augmenter fortement et nous trouvons le SP95-E10 près de chez nous au Carrefour de Boirargues à 1.406 €/l alors que, à la station Esso Express sur les quais de Saint-Cloud où j'avais l'habitude de faire des pleins quand nous habitions à Puteaux, il est affiché aujourd'hui à 1.475 €/l soit 4,9% plus cher. Même si dans notre vie de retraité nous prenons beaucoup plus qu'auparavant la voiture (centres commerciaux, déchetterie, randonnées, visites touristiques...), je ne consomme pas énormément de carburant avec ma petite Honda Jazz Hybride. On peut estimer que c'est environ 700 litres par an. L'économie en l'achetant à Lattes serait donc de l'ordre de 50 € par an.
Pour être complet sur le chapitre des déplacements, on peut noter aussi que le ticket de tram vendu par carte de 10 coûte 10 € dans la métropole de Montpellier, alors qu'à Paris le carnet de 10 tickets de métro est actuellement à 14,90 €. En 2017 j'en ai acheté un par mois exactement, d'où une économie de près de 60 €. Au total, la voiture et les transports en commun nous coûtent donc légèrement moins, environ 360 € de moins par an, à distance parcourue comparable. En réalité celle-ci a nettement augmenté à Lattes, sans doute pratiquement doublé en kilométrage, mais peut-être que si on était resté Puteaux on aurait aussi davantage circulé.
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En revanche, les coûts de santé à Lattes semblent globalement nettement moins chers qu'en région parisienne. La visite médicale chez le médecin généraliste coûtait ici début 2017 seulement 23 € alors que je payais 30 € chez notre médecin de Nanterre, qui surfacturait le droit de prendre rendez-vous. Depuis l'automne dernier elle est passée à 25 € chez mon médecin traitant de Lattes. Je ne sais pas combien on paierait à Nanterre. J'ai fait refaire chez ma dentiste de Fabrègues deux couronnes dentaires qui s'étaient fracturées. J'en ai eu pour 500 € de reste à charge au total, ce qui est nettement moins cher que ce que j'avais payé déjà il y a 10 ans à Paris. Il est vrai qu'il n'a pas été nécessaire de retravailler la racine ni de refaire l'inlay-core. Pour mes premières lunettes achetées à Lattes, je n'ai payé que 23 € chez les opticiens Mutualistes, et pour 29 € j'ai eu une paire de lunettes de soleil supplémentaires à ma vue.
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En revanche à Lattes nous bénéficions d'un théâtre où nous nous sommes abonnés à des tarifs plus bas que ceux pratiqués en région parisienne: 17 à 27 € la place. De même à la Comédie de Montpellier nous avons pris un abonnement pour l'orchestre symphonique en 2017, et pour des concerts de musique baroque en 2018 à des tarifs qui n'ont rien à voir avec les salles de la région parisienne, respectivement 27 € et 20 € la place. On pourra m'objecter que le niveau des spectacles n'est pas toujours le même que dans les salles de la capitale. Disons que c'est un peu plus inégal. Toujours est-il que nos dépenses de loisirs étant nettement moins chères, cela nous permet de sortir bien plus souvent pour le même budget. On peut aussi noter que l'on trouve des places de cinéma à bas prix: avec un abonnement de 10 tickets dans la salle Diagonal de Montpellier, la place revient à 4.70 € et au complexe MegaCGR de Lattes Boirargues, il y a un tarif réduit pour les porteurs du Pass Métropole qui met la place à 6,90 €. A l'UGC de La Défense où nous allions quand nous habitions Puteaux, le prix des places normal est de 11,50 €.
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Reste que l'élection de Macron ne va pas y contribuer. Comme l'a montré l'INSEE, le pouvoir d'achat des français va diminuer en 2018 de 4,5 milliards d'euros, en touchant d'abord les retraités. Pour ce qui me concerne, la baisse de 1,7% de ma pension de retraite est effective depuis janvier 2018. Heureusement je ne fume pas et ne paierai donc pas la hausse du prix du tabac. En revanche le carburant que j'utilise est passé d'environ 1,30 € en décembre à 1,40 € en janvier. Pour les 700 litres que j'utilise par an, cela fait une ponction de 70 €. Il est vrai qu'une partie est due à la hausse des cours du baril de pétrole, mais une autre partie est bien l'augmentation de la taxe carbone qui frappe tous les produits pétroliers.
Le prix du timbre-poste rouge est passé au 1er janvier de 0,85 € à 0,95 € soit une hausse de 11,8%. Au premier février les tarifs des péages autoroutiers vont aussi augmenter, même si dans la région Languedoc la hausse appliquée par Vinci semble relativement modérée. Notons, autre exemple, que la baguette de pain est passée depuis le 1er janvier dernier à 0,90 € chez notre boulanger préféré, contre 0,85 € jusqu'alors, soit une hausse de 5,9 %. J'entends en outre que la future loi agriculture et alimentation va entraîner des hausses de prix de l'alimentation, au louable prétexte de mieux rémunérer les agriculteurs, mais on aurait aussi pu baisser un peu les marges des distributeurs pour cela.
On a enfin de quoi être inquiet pour les mois qui viennent. L'objectif de la Banque Centrale Européenne n'est-il pas de faire remonter l'inflation à au moins 2%. Si elle y parvient, face à la hausse de la CSG, c'est 3,7% de pouvoir d'achat en moins pour les retraités en 2018 grâce à Macron. Et ce n'est peut-être qu'un début, car pour obéir aux absurdes règles européennes en matière de déficit budgétaire, abonder les finances locales qui ont été massacrées par ailleurs, et compenser les allègements d'impôts en faveur des plus riches, il faudra sans doute encore augmenter la taxe carbone sur les carburants et pourquoi pas faire une seconde hausse de la CSG dans les années à venir. D'ores et déjà on nous annonce une taxe inondation...