samedi 30 janvier 2016

Piscine

Il me faut apprendre comment gérer une piscine, sujet que je n'avais jusqu'ici jamais étudié.


Ma première préoccupation a été de bien comprendre de quel genre de piscine j'avais hérité en achetant notre villa à Lattes. J'en ai donc d'abord pris les mesures (approximatives), ce qui donne le schéma suivant:



Un petit calcul simple montre que la surface totale du plan d'eau est 4 m x 8 m = 32 m² auquel s'ajoute la descente avec des marches de 3 m x 1,20 m soit 3,60 m². Pour calculer le volume d'eau on prend en compte la profondeur moyenne qui est de 1,5 m pour la partie principale, et de 0,55 m pour la partie en escalier, d'où un volume d'eau de 32 m² x 1,5 m =48 m3 pour la partie principale, et 3,60 m² x 0,55 m = environ 2 m3 pour la partie en escalier.

Ce petit exercice de géométrie et d'arithmétique aboutit donc au résultat principal qui est que notre piscine contient un volume d'eau de 50 m3.


Bien entendu, la grande différence entre une vraie piscine et une piscine gonflable, c'est que cette eau ne se jette pas après usage, mais au contraire elle se conserve et pour cela elle doit être régulièrement filtrée et désinfectée pour éviter toute pollution par des organismes indésirables, notamment des bactéries et des algues. A titre indicatif, la facture d'eau à Lattes montre que le m3 d'eau m'a été facturé en décembre à 3,40 €. S'il fallait donc renouveler toute l'eau de la piscine cela coûterait 170 €. En outre cela engendrerait un certain gaspillage, dans une région qui semble certes bien arrosée en automne, mais qui frise la sécheresse le reste de l'année.

  • Filtration

La seconde étape est donc de comprendre comment marche le système de filtration de l'eau. Dans l'abri à piscine qui figure dans notre jardin on trouve les appareils qui s'en chargent. On remarque d'abord une espèce de grosse bonbonne bleue: c'est le filtre à sable de marque Aqualux. A partir de ses dimensions, j'en déduis que c'est le modèle 104336. C'est un filtre à sable dit "Side" , car les entrées et sorties sont sur le côté et non le dessus comme sur les modèles "Top". Il est indiqué qu'il a un débit de 10 m3 par heure, ce qui est pile conforme aux normes puisqu'il est recommandé d'avoir un débit horaire qui soit au moins 1/5 ème du volume d'eau de la piscine. On peut noter que sa charge filtrante (du sable essentiellement) est de 100 kg, ce qui explique pourquoi cette bonbonne est si lourde.


Grâce à cette identification, j'ai trouvé sa notice sur le site d'Aqualux, ce qui me permet aussi de comprendre comment procéder au lavage et au rinçage du filtre quand la pression dans le filtre a augmenté, ce qui signifie qu'il est encombré de saletés. Il me manque quand même une information, c'est la pression p0 qui est la pression normale. La consigne est de procéder au lavage quand la pressions dépasse p0+0,5 bar. Après un essai de lavage, qui n'était peut-être pas encore nécessaire, je constate que la pression de filtration est maintenant de 2,7 bar. Prenons-la pour l'instant comme pression p0.
Mais un filtre en lui-même ne serait rien s'il n'y avait pas une pompe pour y faire circuler l'eau. Dans le même local piscine, j'ai repéré une pompe de marque Hayward: c'est la SuperPump SP2608XE111, qui a un débit maximal de 12,5 m3/h. Elle est donc parfaitement adaptée au filtre et au volume de la piscine. Là aussi j'ai trouvé sur le site de Hayward une notice. Elle comprend surtout des dizaines d'avertissements sur ce qu'il ne faut pas faire. Le paragraphe consacré à la maintenance est très court:


Clean strainer basket regularly. Do NOT strike basket to clean. Inspect strainer cover gasket regularly and replace as necessary. 
Hayward pumps have self-lubricating motor bearings and shaft seals. No lubrication is necessary.
Keep motor clean. Insure air vents are free from obstruction to avoid damage. Do NOT use water to hose off motor.
Occasionally, shaft seals must be replaced, due to wear or damage. Replace with genuine Hayward seal assembly kit. See “Shaft Seal Change Instructions” in this manual.
J'en déduis qu'il faut surtout vider régulièrement le panier pré-filtre sous la vitre qui effectivement contient parois de petits débris qui flottaient dans l'eau.



Reste une question importante: combien de temps par jour faut-il filtrer l'eau pour la maintenir en bon état? Aqualux donne une réponse dans sa notice:
Nous préconisons :
- Avant et arrière saison mars-octobre : 4 à 6h / jour + 2h la nuit si pas de couverture 
- Pré-saison avril-mai : 6 à 8h / jour + 2h la nuit si pas de couverture 
- Haute saison juin à septembre : 10 à12 h / jour + 2h la nuit si pas de couverture 
Les durées de filtrations doivent être adaptées en fonction des conditions climatiques et de la fréquentation

En pratique, comme il y a un programmateur dans l'abri piscine pour que la filtration s'effectue tous les jours automatiquement, je vais retenir dans cette période d'avant saison de le mettre en route le matin de 7 h 30 à 11 h 30 et la nuit de 21 h 30 à 23 h 30. Il faudra penser à augmenter cela dès les beaux jours, pour arriver finalement à une filtration presque toute la journée en été.

Il existe des sites web consacrés au sujet du temps de filtration de la piscine, par exemple piscine-clic.com. On retiendra qu'ils préconisent en gros de filtrer un nombre d'heures qui est la moitié de la température en degrés Celsius. S'il fait 12°C en ce moment, 6 heures semble bien.


  • Traitement
Outre la filtration, un sujet qui peut vite devenir assez technique est celui du traitement de l'eau. On entre là dans le domaine de la chimie. On trouve de nombreux sites web qui donnent des indications sur ces traitements. L'un des plus complets, mais qui est réservé aux adhérents de la Fédération des Professionnels de la Piscine, est quand même assez lisible ici.


La base du traitement est de désinfecter l'eau pour éviter la prolifération de bactéries et d'algues. Dans notre cas, ce sera au chlore puisque notre prédécesseur utilisait ce traitement. Il m'a d'ailleurs laissé un pot de galets de chlore multifonctions de 250 g. Le mode d'emploi préconise d'utiliser 1 galet pour 25 m3 d'eau à traiter chaque semaine. Il me faudra donc mettre 2 galets chaque semaine dans le skimmer.


Mais ce serait trop simple si on ne faisait que cela. En effet la concentration en  chlore doit être surveillée, et l'action du chlore dépend aussi du pH de l'eau. Tant qu'à faire toute cette chimie modifie aussi l'alcalinité de l'eau. Je me suis donc procuré de petites languettes de test pour mesurer la concentration de chlore, le pH et le TAC (taux d'alcalinité). C'est aussi à faire chaque semaine, et si les mesures montrent que l'état chimique de l'eau sort de l'intervalle normal, il faut le corriger en ajoutant d'autres saloperies, notamment du pH Plus ou du pH Moins, qui comme leur nom l'indiquent corrigent le pH.

Pour l'instant j'ai pu éviter cela, car les mesures sont restées plutôt correctes.

  • Nettoyage

La 3ème opération d'entretien, sans doute la plus naturelle, est de nettoyer la piscine de toutes les feuilles, insectes, ou autres dépôts qui peuvent flotter ou coller aux parois.


Pour cela mon prédécesseur m'a laissé toute une série d'ustensiles, notamment épuisettes et brosses. Passer l'épuisette, notamment sur la surface était une nécessité quotidienne à l'automne où mes arbres et arbustes perdaient force feuilles et même des espèces de pommes de pin que produit le magnolia. C'est heureusement  un moment de détente et non une corvée. Malheureusement l'épuisette a aussi servi depuis notre arrivée à repêcher deux fois des hérissons qui s'étaient noyés.


En hiver cela va beaucoup mieux et je ne ramasse que quelques petits débris par semaine.
Pour faire un vrai nettoyage, ce qui est vraiment pratique, et d'ailleurs assez étonnant à voir fonctionner au début, c'est le robot de piscine. Nous avons hérité d'un modèle  eVac/Pro dont on trouve la notice sur le site de Hayward. Il est entièrement automatique et doté d'un micro-processeur qui calcule comment optimiser le nettoyage en fonction de la taille de la piscine. Il fonctionne selon 2 cycles: soit un cycle complet de 4 h, soit un cycle "Quick Clean" de 90 mn.


La première fois que je l'ai utilisé, j'ai été stupéfié par la quantité de matières qu'il avait trouvé dans une piscine pourtant d'apparence propre et où j'avais retiré tous les éléments visibles avec l'épuisette. Depuis, ce robot est devenu mon ami infatigable, et je prévois de l'utiliser tous les quinze jours au moins en hiver et sans doute beaucoup plus souvent lorsque la météo deviendra plus printanière et qu'on commencera à vouloir se baigner dans la piscine.


L'un des atouts de ce robot est qu'il nettoie aussi la "ligne d'eau", qui est la limite stratégique de la surface de l'eau sur la paroi des piscines, là où commencent souvent à se former des algues ou mousses indésirables. Jusqu'ici je n'ai donc pas encore eu à utiliser la brosse pour cela.

Une petite vidéo explique mieux tout cela que beaucoup de littérature:



Pour finir ce premier tour de piste de mes nouvelles tâches d'entretien de piscine, je citerai ici encore la plaquette de la FFP qui recommande d'acquérir 9 réflexes pour que l'entretien de la piscine reste d'un coût annuel limité (estimé entre 400 et 600 € par an), et pour qu'on n'y passe pas plus de 30 minutes par semaine:

Entretien des piscines : 9 réflexes simples à adopter
En complément des conseils et de l'accompagnement d'un spécialiste des piscines, il existe quelques gestes simples à adopter pour entretenir une piscine qui ne demanderont pas plus de 30 minutes par semaine.

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Surveiller le niveau général du plan d’eau. Un coup d’œil suffit : L'eau doit être au niveau des 2/3 du skimmer.
- Niveau trop bas : Au-dessous de 1/3 inférieur du skimmer, risque de prise d’air et de dommages causés à la pompe.
- Niveau trop haut : au-dessus du 1/3 supérieur du skimmer : il n’y a plus d'écrémage des lames d’eau superficielles, d’où un fonctionnement imparfait.


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S’assurer que le plan d’eau est bien frémissant à la sortie des buses de refoulement.
Signe que la circulation d’eau fonctionne. Pour tout type de filtration, si le flux se ralentit, vérifier l’aspiration de la pompe et le degré d’encrassement du filtre (manomètre).


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Nettoyer la ligne d'eau
à l’aide d’une éponge spéciale, si un dépôt est incrusté, utiliser le produit adapté, anti-calcaire et anti-graisses.
Attention de ne pas frotter un liner avec un produit abrasif, cela le rendrait poreux et encore plus vulnérable par la suite.

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Passer l'épuisette de surface ou l'épuisette de fond
pour retirer les grosses impuretés. L’épuisette est poussée lentement dans un mouvement en « S » de manière régulière en évitant les retours en arrière.

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Passer le balai-aspirateur ou le robot
Passer le balai-aspirateur manuel ou mieux encore laisser travailler le balai-aspirateur automatique.

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Vider les paniers des skimmers
L’écrémage du plan d’eau est réalisé automatiquement par l’écumeur de surface (skimmer) grâce au volet flottant qui favorise le passage des lames d’eau superficielles. Il faut éviter l’encrassement de la paroi du skimmer et l’obstruction du panier de pré-filtration. Pour cela, retirer et vider les paniers du ou des skimmers et les remettre en place (2 mn).

bulle7_70Vérifier l'encrassement du filtre
- pour un filtre à media filtrant (sable, zéolithe ou verre concassé) : lancer un contre-lavage.
- pour un filtre à cartouche : sortir la cartouche et la nettoyer au jet.


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Analyser l'eau
Des systèmes simples et fiables permettent d'analyser l'eau en quelques secondes et donent le niveau de pH et de désinfectants. 
Pour être de bonne qualité, l'eau de piscine doit être : limpide, équilibrée, désinfectée, désinfectante.
Ces caractéristiques indispensables sont obtenues par deux actions complémentaires :
  • Le traitement physique
  • Le traitement chimique, qui permet de corriger certaines caractéristiques de l'eau de remplissage et de la conserver saine et équilibrée par apport de produits correctifs et désinfectants.

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Corriger l'eau si nécessaire
Si nécessaire on peut être amené à corriger l'eau en ajoutant un produit ou en réglant simplement l'électrolyseur. 
La plupart des agents désinfectants chlorés ont une efficacité optimale avec un pH compris entre 7,2 et 7,6, alors que les agents bromés ont,eux, une efficacité optimale avec un pH compris entre 7.6 et 8.
Ne pas descendre au-dessous de 7 pour ne pas entraîner de désordres liés à l’agressivité de l’eau : Muqueuse du corps humain ou pièces métalliques du circuit.
Si besoin, introduire dans l'eau des agents désinfectants et floculants, des produits régulateurs de pH avec la filtration en marche (jamais de produit solide directement en contact avec le revêtement de la piscine) :

A. Désinfectants :
Plusieurs manières de procéder, suivant les produits et les revêtements :
- Dans les skimmers, c’est un procédé courant et sans risque majeur ;
- Dans un doseur semi-automatique.
- Par un appareil de régulation automatique.
- Par un électrolyseur
B. Les floculants et régulateurs de pH :
- Directement dans le bassin (après dissolution dans l'eau) ou,
- Par un appareil de régulation automatique.



J'espère qu'après avoir fait tout cela on pourra au moins en profiter pleinement cet été.



jeudi 28 janvier 2016

Déchets

Le sujet du ramassage des déchets semble en ce début d'année 2016 une préoccupation majeure des habitants de l'agglomération de Montpellier.







Il faut dire que la nouvelle métropole de Montpellier qui vient de se mettre en place, et qui est compétente pour la gestion des déchets, a réformé le dispositif de ramassage depuis le 4 janvier dernier. Sous prétexte d'écologie et pour favoriser le recyclage, le ramassage des poubelles a notamment été réduit dans les quartiers pavillonnaires comme le nôtre.

Petit détail intéressant: le vice-président de la métropole en charge des déchets est  Cyril Meunier, le maire de Lattes. A lui l'ingrate tâche d'expliquer qu'il faut faire plus avec moins, pendant que son président, le maire de Montpellier, Philippe Saurel, se réserve les annonces positives comme la baisse prochaine du prix de l'eau, au risque de se faire épingler pour propagande par le site d'informations piquantes de Montpellier, Pas de Roses sans Epines.



En pratique le nouveau dispositif nous donne 3 poubelles à gérer, chacune n'étant ramassée qu'un jour par semaine, en principe tôt le matin si bien qu'il faut la sortir sur la rue la veille au soir. Le calendrier varie selon les quartiers. Pour nous c'est le suivant:



Le lundi soir c'est la poubelle jaune qu'il faut sortir, celle qui contient les déchets recyclables... sauf ceux qui doivent être recyclés selon d'autres dispositifs. Ces derniers doivent être apportés à des containers spécialisés pour le papier, le verre, les vêtements. Et les déchets électroniques qui doivent être recyclés par les magasins d'électronique sont aussi exclus. En gros donc dans les poubelles jaunes on peut mettre les canettes, les bouteilles en plastique et les briques alimentaires en carton, et surtout les innombrables prospectus qui encombrent chaque jour notre boîte aux lettres. C'est déjà ça.



Le mardi soir, il faut sortir la poubelle grise. C'est en principe ce qu'on ne met pas dans les autres poubelles, la jaune et l'orange, donc ce qu'on appelle les déchets résiduels. Sauf que là aussi il existe  une grosse liste d'exceptions qu'il ne faut pas y mettre, du genre déchets toxiques, électriques, piles...

En pratique la poubelle grise sert pour les emballages souillés (genre pots de yaourt et... les couches-culottes). C'est celle-là qui n'est plus ramassée qu'une fois par semaine, ce qui suscite l'angoisse de beaucoup d'habitants, qui imaginent les poubelles débordantes de déchets  se décomposant sous le soleil d'été, avec les odeurs que la chaleur provoquerait. Pour ce qui  nous concerne, nous n'avons plus, ou pas encore, à jeter de couches, donc cela devrait être supportable de ne la vider qu'une fois par semaine.




Le jeudi soir, c'est au tour de la poubelle orange, qui a la particularité d'être deux fois plus petite que les jaunes et grises. Ce sont les bio-déchets, autrement dits les déchets biodégradables comme les déchets alimentaires (les épluchures), les fleurs fanées ou même les mouchoirs en papier.











Quant aux encombrants, ils ne passent jamais, sauf si on fait la demande en remplissant un formulaire en ligne. Nous avons préféré ne pas essayer à ce stade. Quel changement par rapport à notre résidence à Puteaux où les camions poubelles passaient  tous les jours, et les encombrants étaient enlevés 3 fois par semaine!

Outre la gestion des déchets domestiques selon ce rythme hebdomadaire, c'est incroyable la quantité de déchets de toutes sortes dont il faut se débarrasser quand on emménage dans une maison qu'on vient d'acheter. Nous avons par exemple des combles où notre prédécesseur a laissé un bric à brac assez disparate. Plutôt que de faire appel au service incertain des encombrants, nous avons eu recours à un autre service de la métropole: les déchetteries.




Dans l'agglomération de Montpellier, on appelle cela des "Points Propreté", ce qui est plus sympathique que déchetterie (La métropole écrit souvent déchèterie). Il y a 20 points propreté, dont l'un ne se situe pas très loin de nous, en prenant  la route de Palavas.



C'est la déchetterie du Thôt. Elle semble avoir eu une histoire très houleuse, mais qui heureusement est aujourd'hui surmontée. On en trouve un écho, jusque dans les questions orales du Sénat, car en 2002 encore il y avait là une décharge à ciel ouvert où Montpellier déversait tous ses immondices, formant une butte de 40 m de haut, sans aucune protection des nappes phréatiques ou des étangs voisins.

Pour utiliser les Points Propreté, il faut en principe disposer du "Pass Métropole" délivré par la métropole, qui prouve qu'on est habitant de cette métropole. C'est normal, puisque tout cela est géré grâce aux impôts des citoyens de la métropole. Nous avons réussi à la faire établir mi-janvier en quelques minutes à la mairie de Lattes, laquelle fait office depuis début janvier 2016 de guichet pour les services de la métropole. Je peux témoigner que cela marche bien dans la bonne humeur et l'efficacité. Le plus dur a été de trouver un photomaton pour fournir une photo d'identité. Nous avons été pour cela au centre commercial Grand Sud à Boirargues.

En pratique, dans le Point Propreté personne ne vérifie  si on a le Pass Métropole, alors même que nous arrivons dans une voiture dont la plaque d'immatriculation mentionne le département des Hauts de Seine, ce qui pouvait poser question quant à notre résidence dans la métropole.

La déchetterie de Thôt nous a permis de déposer de grosses quantités de carton, de végétaux, de fer, de bois, et même de tout venant dans d'énormes containers. En revanche, elle ne prend pas les déchets toxiques, alors que plusieurs pots de peinture étaient restés dans nos combles.





Il a fallu aller à un autre Point Propreté, pas très loin non plus, car il se situe à Pérols, juste à côté de Lattes, au lieu-dit La Pailletrice. Là on nous a pris sans problème les vieux pots de peinture, sans demander non plus le Pass Métropole.







En revanche, comme au Thôt, impossible d'y laisser un vieux pneu trouvé dans les combles et dont je voulais me débarrasser. Il faut le remettre à un garagiste, m'y dit-on. Plutôt que de l'abandonner au bord de la route, comme on en voit assez souvent, ou de chercher un paysan qui serait prêt  à le brûler dans une manifestation, il m'a donc fallu chercher un garagiste disposé à me reprendre ce vieux pneu pour le recycler.


C'est le Centre Auto Feu Vert, dans la zone commerciale Grand Sud, qui s'est dévoué pour le reprendre, mais non sans de longues explications pour me dire que cela ne lui est pas possible, qu'il risque une amende (sic) et autres motifs dénotant surtout l'absence de motivation dès lors que je n'achetais pas un nouveau pneu. Sans doute de guerre lasse a-t-il eu pitié de ma situation et m'a-t-il dit de le laisser sur sa pile de vieux pneus.


Cela a résolu mon problème particulier immédiat, mais me laisse perplexe sur la solution générale lorsqu'on veut se débarrasser d'un vieux pneu dans cette métropole (sans en acheter un autre). Si on en croit Le Figaro, dans un article paru en 2010, ce serait d'ailleurs un problème national: il n'y a en France pas assez de capacités de recyclage de tous les vieux pneus mis au rebut. Alors on fait quoi?






mercredi 27 janvier 2016

Lattara

Lattara est un nom que l'on trouve souvent à Lattes, par exemple la médiathèque s'appelle "Espace Lattara". 


Lattara est en fait le nom antique de Lattes,  en tous cas d'une cité qui a existé depuis la fin du néolithique et durant l'antiquité, et qui s'étendait pratiquement juste à côté de notre villa.













On trouve aujourd'hui sur ce site un grand espace de fouilles archéologiques et un magnifique musée, le musée Henri Prades, du nom d'un archéologue amateur qui a découvert à Lattes une partie des vestiges qui figurent donc dans le musée qui porte son nom.


On va tenter de résumer ici les grandes lignes de cette riche histoire jusqu'à l'époque romaine, en se basant sur l'ouvrage de Michel Py, directeur de recherche au CNRS, qui semble être le grand spécialiste de Lattara.

Remarquons quand même que la fille de Henri Prades anime un site web qui critique Michel Py, et l'affuble de tous les noms (singeries, escroqueries...) en l'accusant de vouloir s'emparer du site de Lattes, et en quelque sorte d'être un usurpateur par rapport aux découvertes de son père. Son crime principal semble en fait être d'avoir voulu baptiser le musée archéologique de Lattes du nom de "musée Lattara", au lieu de conserver le nom "musée Henri Prades". Quoiqu'il en soit, l'ouvrage de Michel Py  semble être un ouvrage de référence (345 pages denses et illustrées),  et qui se présente comme une vraie somme sur les connaissances disponibles en 2009 sur la Lattara antique, même si les fouilles et les recherches se poursuivent et peuvent encore remettre en cause à l'avenir beaucoup d'hypothèses actuelles. Michel Py anime d'ailleurs un site de ressources sur Lattara pour les archéologues.


Le littoral autour de nous aurait donc été colonisé dès le milieu du néolithique, environ 4.000 ans avant JC. Le littoral n'était alors pas exactement au même endroit qu'aujourd'hui, le niveau de la mer et des alluvions ayant changé au cours du temps, mais il y avait déjà un système d'étangs, et les cours d'eau du Lez et de la Vidourle structuraient cet espace. On a trouvé des traces d'habitats, voire de petits villages de cabanes, à plusieurs endroits de Lattes.


Ensuite au néolithique final, notamment à partir de 3.000 ans avant JC, le site semble déserté, probablement lié au fait que le Lez évolue à travers un système de méandres dont les inondations fragilisent tout ces peuplements. Il semble connaître une petite reprise au bronze final (1.300 avant JC) et surtout à l'âge de fer (à partir de 700 avant JC).

Une première agglomération se développe dans le quartier de la Cougourlude (aujourd'hui dans Lattes) à la fin du premier âge de fer (500 avant JC).


C'est dans cet environnement déjà un peu colonisé, mais sur un site qui était alors sans doute inoccupé, que fut fondée la cité de Lattara. Et pour les archéologues, l'acte fondateur de cette cité est la construction d'une enceinte fortifiée, à l'intérieur de laquelle les habitations ont trouvé place sous forme d'un cité dotée d'un plan urbain, et non plus d'établissements agricoles plus ou moins isolés. On estime que cela s'est passé vers 510 avant JC. L'hypothèse qui prévaut sur la fondation de la cité est celle de l'installation de colons étrusques, ce qui semble expliquer le "saut technologique et urbain" qui s'est produit par rapport aux peuplements autochtones. Les Etrusques auraient créé ici un port et s'y seraient installés pour se livrer au commerce.

Vers 475 avant JC le site semble cependant avoir connu une catastrophe qui a tout détruit, et nécessité alors une reconstruction du mur d'enceinte et de la cité selon un nouveau plan d'urbanisme. A ce moment-là les traces de la culture étrusque s'effacent et  l'on repasse dans une culture autochtone, des Gaulois sous l'influence de Marseille (Massalia) et de la culture grecque. Si on associe donc souvent Lattara aux Etrusques, force est de constater que ceux-ci se sont contentés de fonder la ville et n'y sont guère restés plus de deux générations.


Le ministère de la culture, qui classe Lattes parmi les grands sites archéologiques français, diffuse un site web très éducatif et bien fait sur la Lattes gauloise, une animation qui est d'ailleurs plus facile à suivre sur son ordinateur que dans le musée Henri Prades.


Aux III ème et IIème siècle avant notre ère, l'expansion de Lattara se poursuit, notamment hors des fortifications vers le Nord.

En 125 avant JC, les Marseillais qui dominent encore la région font appel aux Romains pour mater leurs voisins menaçants, les Voconces et les Salyens. Mais le consul Domitius Ahénobarbus qui dirige l'opération militaire ne se contente pas de sécuriser Marseille; il en profite pour conquérir tout le Languedoc et fonder Narbonne en 118 avant JC. C'est dans ce contexte que Lattara intègre l'empire romain, et se trouve très proche de la via Domitia qui relie Narbonne au Rhône, et dont 5 bornes milliaires sont conservées au musée de Lattes.













On trouve une citation chez Pline l'Ancien qui évoque les étangs proches de Lattara, en citant le stagnum latera:

Il y a dans la province de Narbonne, au territoire de Nîmes, un étang appelé Latera, où les dauphins pèchent de société avec l'homme. Un nombre infini de muges, à une époque fixe, se précipite dans la mer par l'ouverture étroite de l'étang, au moment du reflux : cela fait qu'on ne peut tendre des filets, qui ne résisteraient pas à un pareil poids, quand même le choix du moment ne favoriserait pas les muges:

[2] aussi ces poissons se rendent-ils en toute hâte dans une mer profonde que forme un gouffre voisin, et ils se pressent de fuir du lieu seul propre à recevoir des filets Dès que les pêcheurs s'en sont aperçus, tout le peuple (car une foule immense, connaissant l'époque et surtout avide de ce plaisir, s'est réunie), tout le peuple, dis-je, à grands cris appelle du rivage Simon à l'affaire et au spectacle.

[3] Les dauphins entendent bientôt qu'on a besoin d'eux, le vent du nord portant rapidement la voix de leur côte, lèvent du midi la retardant. En tout cas, ils ne font pas attendre leur secours. On les voit arriver en bataille, et prendre aussitôt position là où l'action va s'engager : ils coupent aux muges le chemin de la haute mer, et, les effrayant, les repoussent dans les bas-fonds. Alors les pécheurs jettent leurs filets, et les soulèvent avec des fourches : néanmoins les muges, agiles, les franchissent; mais les dauphins fondent sur eux, et, se contentant pour le moment de les tuer, remettent à les manger après la victoire.

[4] L'affaire est chaude : les dauphins, qui poussent vigoureusement leur pointe, se laissent enfermer dans les filets ; et pour que leur présence ne presse pas la fuite de l'ennemi, ils se glissent entre les barques, les filets on les nageurs, avec assez de ménagement pour ne pas ouvrir une issue aux muges. Ils ne font aucun effort pour s'échapper par des sauts (ce qui est ordinairement leur amusement favori), avant qu'on abaisse les filets devant eux ; sortis, ils combattent aussitôt devant l'enceinte. Enfin, la pèche terminée, ils dévorent ceux qu'ils ont tués; mais, sentant qu'ils ont rendu trop de services pour ne recevoir de salaire qu'un seul jour, ils attendent au lendemain, et se rassasient non seulement de poissons, mais aussi de pain trempé dans du vin.

Pendant la période romaine, Lattara devient l'une des 24 bourgades de la cité de Nîmes. Le port devient un élément important  notamment pour le commerce du vin. A partir d'environ 200 ans après JC, la ville de Lattara semble décliner et finir par disparaître. On en attribue parfois la cause au colmatage du port par les alluvions du Lez. Mais une autre hypothèse serait tout simplement que Maguelone aurait pris le relais de la croissance urbaine à partir de cette époque. (Voir mon article sur la cathédrale de Maguelone).


En tous cas, ce passé antique a marqué le territoire de Lattes. On y trouve plusieurs sites archéologiques qui créent aussi des espaces urbains non constructibles, plus ou moins consciemment peut-être aussi utiles comme bassins d'expansion des crues lors de certains épisodes cévenols. On ne s'en plaindra pas.