dimanche 14 février 2016

Orgue

L'une de mes préoccupations en arrivant dans la région de Montpellier est de retrouver un orgue où je pourrai travailler des morceaux, et éventuellement un temple protestant  où je pourrai de temps en temps accompagner les cultes.


Plusieurs éléments favorables devaient faciliter mon insertion dans un nouveau contexte:

D'une part j'avais participé deux fois aux stages d'Orgues en Cévennes, et j'y avais rencontré des professeurs et des stagiaires venus du Languedoc-Roussillon et même directement de Montpellier. Citons deux personnalités aussi brillantes sur le plan musical que sympathiques sur le plan personnel:  Irène Randrianjanaka et Peter Weinmann.


D'autre part le pasteur de la paroisse où je jouais en région parisienne a informé son collègue de Montpellier de mon arrivée et lui a transmis en quelque sorte une recommandation à mon sujet. J'ai donc tout de suite eu des contacts faciles avec l'Eglise Protestante Unie de Montpellier et son Agglomération (EPUMA).

Si les responsables et membres de la paroisse ont tout de suite été très accueillants et m'ont invité à participer aux différentes activités, je suis cependant beaucoup plus perplexe sur les instruments sur lesquels je pourrai jouer.


Il faut préciser que l'EPUMA qui regroupe donc en une paroisse unique Montpellier et toute son agglomération, est divisée en 4 secteurs qui disposent chacun d'au moins un lieu de culte. Au total, il y a 4 pasteurs et 8 lieux de culte.

Lattes fait partie du secteur Mer et Vignes, qui dispose de deux lieux de culte - le troisième à Pignan semble être actuellement peu utilisé. On y alterne les offices chaque dimanche: soit à l'Eglise œcuménique de Saint André de Maurin, un village qui est aujourd'hui l'un des trois quartiers de Lattes, soit au temple de Cournonterral qui est plus loin à l'Ouest d'une vingtaine de km.

Mais dans ces deux cas, il n'y a pas d'orgue à tuyaux, et seulement un petit clavier électronique sans pédalier.

Le temple du centre ville de Montpellier, rue Maguelone, est un bâtiment imposant inscrit aux monuments historiques, placé juste à côté de la gare Saint Roch, et donc de la station de tramway du même nom où s'arrêtent les quatre lignes de tram de Montpellier. C'est donc très facile d'y aller par le tram 3 depuis Lattes-centre, directement, et en moins de 25 mn.






Ce temple dispose dans sa tribune au-dessus de la chaire d'un bel orgue dont on trouve une description ici, accompagnée aussi d'un historique assez complet.  Mais hélas, l'état de cet orgue est mauvais, au point qu'il ne semble plus possible de le rénover et qu'un projet de reconstruction est à l'étude. Tous les commentaires qui m'en ont été faits soulignent qu'il est très difficile d'en jouer. Certains considèrent cependant que c'est un orgue idéal pour les mauvais organistes, car les paroissiens ne sauront jamais si c'est l'organiste qui fait des fausses notes ou si c'est l'orgue qui déraille...





Grâce à Irène, j'ai eu l'occasion de prendre contact avec l'instrument, et je confirme que certaines touches sont difficiles à jouer, certains accouplements semblent très déconseillés, certains registres ne fonctionnent que partiellement. Le pédalier est aussi décalé par rapports aux claviers. Néanmoins,  pour ce que j'ai réussi à produire comme sons, il m'a paru avoir encore une très belle sonorité et une variété de registres qui doit permettre de faire encore des choses. J'ai donc hâte de pouvoir y faire une séance de travail prochainement pour approfondir ces premiers contacts.


J'ai bien sûr adhéré à l'Association des Amis de l'Orgue du Temple de Montpellier (AOTM) qui oeuvre à la construction d'un nouvel orgue dans ce temple. Le Midi libre a évoqué ce projet pour lequel le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus est président d'honneur du comité de soutien. C'est un projet ambitieux qui va nécessiter une bonne collaboration entre l'AOTM et le conseil presbytéral, et qui dans le meilleur des cas aboutira à partir de 2021 à un nouvel instrument dans le temple. L'exemple d'autres temples de la région,  pourtant moins importants, qui ont pu se doter d'un orgue neuf est encourageant, mais montre que souvent les délais ont été beaucoup plus longs que prévus... Citons par exemple  Le Vigan où l'orgue neuf  a été inauguré en 2002 après avoir été attendu pendant plus d'un siècle...

Heureusement, j'avais prévu un palliatif pour pouvoir jouer de l'orgue chez moi. J'ai en effet commandé un orgue liturgique de salon  Johannus Opus 250. C'est certes un orgue électronique, mais qui reproduit assez bien, grâce à des échantillons audio, le son d'un instrument à tuyaux. Il a 2 claviers et un pédalier, et dispose de 36 jeux. C'est plus qu'il n'y en a même sur les orgues de certaines cathédrales !



Celui que j'ai commandé en décembre chez France Orgue, un revendeur de Toulouse, dirigé par M. Didier Hème, devrait sortir des usines Johannus aux Pays-Bas le 26 février prochain. Il faudra encore une quinzaine de jours pour qu'il soit installé chez moi. Ce ne sera toutefois pas une installation aussi superbe que dans la vidéo ci-dessus; il sera installé dans mon bureau, la place dans le salon étant déjà occupée par un piano à queue.

samedi 6 février 2016

Météo

L'une de nos motivations pour nous installer dans la région de Montpellier a été la météo.

L'auteur de BD Lewis Trondheim par exemple indique dans une interview au journal Le Monde qu'il s'est installé à Montpellier car il y fait 300 jours de soleil par an. Un blogueur parisien qui a passé 10 jours à Montpellier décerne quasiment à Montpellier le titre de "Capitale de la Bonne Humeur", en raison des effets bénéfiques du soleil sur les habitants.


Durant nos 25 ans à Puteaux nous avons d'ailleurs regardé avec envie les cartes de la météo à la télé où toute la France était sous la grisaille sauf les bords de la Méditerranée, et nous espérons bien dorénavant en profiter à notre tour.


Depuis la mi-janvier où nous nous sommes installés, nous avons effectivement goûté un certain nombre de belles journées, avec du soleil et du ciel bleu, mais il faut bien reconnaître que le temps a été beaucoup plus variable que prévu. En gros en ce début d'année 2016 les journées se partagent en 3 catégories à peu près égales:

a) les journées de beau temps: le ciel est bleu, le soleil domine nettement, la température est clémente par rapport à ce qu'on connaît ailleurs un mois de janvier.

b) les journées de grand vent: le ciel est bleu et dégagé de tout nuage,  mais un vent froid et très fort balaie le littoral. C'est la Tramontane. Nous en avons fait l'expérience en allant en vélo à Palavas. A l'aller, le vent dans le dos nous facilitait le déplacement, mais au retour, le vent de face nous empêchait quasiment d'avancer. Il faut en tirer la leçon: plus de vélo les jours de grand vent.



c) les journées de temps gris: le ciel est couvert et de toutes petites averses de pluie - je devrais parler de quelques gouttes - se produisent occasionnellement; un vent moyen en force et en température amène les nuages depuis la mer. Ce sont les fameuses "entrées maritimes" du Golfe du Lion, qui marquent le climat de notre région depuis décembre de l'année dernière.



Il serait prématuré de tirer des conclusions de nos 3 premières semaines de présence à Lattes. Il faut au contraire resituer la météo de 2016 dans les moyennes annuelles. Les normales annuelles de Montpellier caractérisées par Météo-France sur 30 ans sont les suivantes:


On peut comparer ces "normales" à celles de Paris sur le même site:


Ce que j'en retiens est qu'on gagne pratiquement 4°C de température dans les maximales, que le niveau des précipitations est comparable mais qu'à Montpellier celles-ci se concentrent sur 2 fois moins de journées, dénotant alors une intensité forte des pluies. Et si on ne retrouve pas exactement la valeur de 300 jours de soleil par an, on a quand même en moyenne 60% d'heures d'ensoleillement en plus, et surtout 3 fois plus de jours avec un bon ensoleillement.

Sur le site linternaute on peut faire des comparaisons annuelles entre 2 villes pour illustrer cela. Prenons l'année 2014 qui est la dernière complètement référencée par leurs statistiques et les deux villes de Lattes et Puteaux:


On retrouve bien que chaque mois de l'année la température à Lattes est supérieure de quelques degrés, qu'il s'agisse des températures maximales ou minimales.

Ce qui est encore plus spectaculaire est le nombre d'heures d'ensoleillement:


Quelle que soit la saison, il y a nettement plus d'heures de soleil à Lattes. Pour l'ensemble de l'année 2014 il y a eu en moyenne 2.621 h alors qu'à Puteaux il n'y en avait que 1.776, soit un supplément de 45%.

L'année 2014 a cependant été assez exceptionnelle à Lattes en matière de précipitations, car elles ont dépassé celles de Puteaux:


Si on revient à Météo France, et à ses statistiques sur longue période qui donnent le climat normal, on peut comparer mois par mois les précipitations moyennes mensuelles entre Montpellier et Paris:


On voit encore que c'est entre septembre et février que se concentrent le plus de précipitations à Lattes, avec le fameux phénomène des épisodes cévenols, même si les puristes semblent réserver ce terme à ce qui se passe directement dans les Cévennes et leur piémont, et non dans les plaines du Languedoc et parleront alors d'épisodes méditerranéens.

Pour l'instant, depuis notre arrivée à Lattes nous n'avons pas connu de pluies intenses. A peine trois ou quatre jours avec quelques gouttes. Même quand la Météo nationale place l'Hérault en vigilance orange on n'en perçoit guère la trace à Lattes où la proximité de la mer joue sans doute un rôle de modérateur des phénomènes climatiques extrêmes qui affectent surtout les reliefs des Cévennes.

En revanche, nous avons appris à connaître la Tramontane.


C'est un vent violent et froid soufflant du Nord Ouest vers le Sud Est, qui est pour notre région l'équivalent du mistral pour la Côte d'Azur. Certes il chasse les nuages et provoque un beau ciel bleu dégagé, avec une luminosité exceptionnelle. Mais devant sa violence, il faut replier les stores, sécuriser tout ce qui peut s'enlever autour de la maison (comme nos cartons de déménagement qui étaient stockés devant la maison et qui se sont envolés, ou même une palissade qui ferme le local de nos poubelles et que le vent a fait tomber). Et comme dit plus haut, ce n'est pas le moment de faire du vélo!

Nous avons aussi goûté les "Entrées Maritimes" qui sont un peu l'inverse de la Tramontane: c'est le vent qui souffle depuis la mer et apporte de l'humidité qui provoque une couverture nuageuse et un temps maussade.

mercredi 3 février 2016

Autoroute A9


Comme on s'y attendait, même si nous habitons à 6 mn du tram, nous prenons maintenant souvent la voiture, car les distances sont courtes depuis Lattes pour circuler dans tout le Sud de Montpellier, et le stationnement est le plus souvent  facile, pourvu qu'on évite d'aller en voiture dans le centre de Montpellier.

Pour autant, il n'est pas simple de circuler dans un environnement périurbain où les giratoires et les centres commerciaux fleurissent. D'ailleurs ces ronds-points fonctionnent assez mal aux heures de pointe et créent parfois des bouchons qui pourraient sembler minimes comparés aux encombrements de la région parisienne, mais qui dans le contexte méditerranéen sont vécus comme très pénibles. En outre le GPS ne connaît pas toujours ces routes qui ont connu des réaménagements récents.

Pour sortir de Lattes, on a envie d'utiliser l'axe structurant du Sud de Montpellier qu'est l'autoroute A9 d'autant qu'elle est gratuite près de Montpellier, tout en restant concédée à ASF, et fait donc office de contournement sud de la ville. Cette autoroute A9, appelée La Languedocienne,  va d'Orange à l'Espagne (frontière du Perthus) en passant par Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne, Perpignan. C'est un peu le pendant contemporain de la via domitia que j'ai évoquée dans un article sur Lattara



La partie gratuite est formée de la section comprise entre les échangeurs 28 et 31 inclus. L'échangeur 27 au niveau de Lunel est doté d'un péage. L'échangeur 32 au niveau de Saint Jean de Vedas aussi. La fonction de contournement sud de Montpellier est donc limitée au trafic entre les échangeurs 28 à 31. Cela tombe bien: deux de ces échangeurs, les 30 et 31 desservent directement Lattes. Mais en pratique donc l'autoroute A9 gratuite nous servira surtout à aller à l'Ouest de Montpellier.

La sortie 28, à Vendargues dessert plusieurs communes proches de Montpellier: Vendargues, Baillargues, Saint Aunès. La RD 26 descend aussi vers Mauguio. On peut  aussi sortir là pour rejoindre la N113 vers Nîmes si on veut éviter le péage. Par la RD 65 on peut gagner Le Crès (où il y a un garage Honda) et Castelnau-le-Lez.


La sortie 29,  dite Montpellier Est, dessert le centre commercial régional Odysseum, et en poursuivant on arrive à Port Marianne. En sortant à cet échangeur, on trouve par exemple directement le magasin Ikea. Vers le Sud, la RD 66 mène à l'aéroport de Montpellier, vers Perols et Carnon-Plage. On peut aussi facilement rejoindre les zones commerciales Grand Sud et Fenouillet.

La sortie 30,  dite Montpellier Sud, accède directement par la RD 686 à la route de Palavas, celle qui dessert Lattes par l'Ouest. Quand on vient de Lattes, c'est l'un des échangeurs les plus proches, avec  la sortie 31. Le GPS nous a fait prendre l'A9 à l'échangeur 30 puis sortir à l'échangeur 29 quand nous avons voulu aller de Lattes centre à Ikea. Quand on sort par cet échangeur, on se retrouve à Montpellier "Près d'Arènes", un point focal à retenir si on veut s'orienter dans Montpellier. C'est aussi près de cet échangeur qu'on trouve une zone hôtelière avec beaucoup de marques à bas prix: Ibis Budget, F1, Campanile, Première Classe, ainsi que des restaurants pas chers comme Mc Donald ou Kentucky Fried Chicken.

La sortie 31, dite Montpellier Ouest, est reliée à Lattes par la RD 132. Vers le Sud elle permet d'accéder directement à Maurin, puis en traversant le Lez à Lattes centre. Vers le Nord on arrive à Montpellier Garosud, une grande zone logistique du Sud de Montpellier.




Bon ça c'était la théorie. Mais l'autoroute A9 a de gros problèmes: étant à la fois une autoroute de transit Est-Ouest le long de la Méditerranée, et une autoroute de desserte locale pour l'agglomération de Montpellier, elle est complètement saturée à certains moments de l'année, mais aussi toute l'année aux heures de pointe de la journée: 100.000 véhicules en moyenne par jour, et des pics à 160.000 en été.


C'est la raison pour laquelle un grand chantier de doublement de l'A9 a été engagé par Vinci et crée actuellement des perturbations de circulation importantes dans tout le secteur. Il s'agit de doubler la portion d'autoroute gratuite par une autoroute de transit qui restera payante, et séparée de tout le trafic local. L'actuelle A9 gratuite deviendra  l'A709, un vrai périphérique sud de Montpellier, en principe déchargé du trafic, notamment de poids lourds, qui va d'Espagne vers  la vallée du Rhône ou l'Italie.

Ce chantier, d'ailleurs jumelé avec une ligne nouvelle de TGV, passe au Nord de la commune de Lattes et complique donc nos accès à l'A9. Mais en 2017, quand la nouvelle autoroute sera mise en service, s'il n'y a pas de retard, les choses devraient  s'arranger. D'ici là, il faut s'armer de patience et lire les bulletins édités par Vinci pour connaître les déviations temporaires.