lundi 9 octobre 2017

Espagne


Montpellier, et a fortiori Lattes, est marqué par sa proximité avec l'Espagne. L'autoroute A9 nous le montre chaque jour avec un flot ininterrompu de poids lourds qui vont vers l'Espagne ou en viennent.


Nous en avons profité pour aller déjà trois fois en Espagne cette année, ce qui ne nous était jamais arrivé avant d'être à Lattes. Il s'agissait chaque fois de courts séjours puisque les temps de trajet  sont raisonnables.

1. Barcelone


La destination qui s'impose est d'abord Barcelone, la capitale de la Catalogne. Certains Lattois nous ont dit qu'ils y allaient plusieurs fois par an, juste pour y faire des achats. Pour notre part nous y sommes allés au printemps pour visiter la ville, dans une période a priori pas trop touristique pour éviter l'affluence des mois d'été. C'était avant le tragique attentat du 17 août dernier, et aussi avant le referendum sur l'indépendance de la Catalogne qui a eu lieu le 1er octobre dernier.


Pour y aller on peut prendre l'autoroute A9 et son prolongement espagnol l'AP-7. C'est donc très direct et entièrement autoroutier. D'après mappy.com, cela fait 343 km, coûte 45 € dont 17,50 € de péage et prend  3 heures et 15 minutes. Le problème est qu'à l'arrivée, il est très difficile de circuler en voiture à Barcelone et très onéreux d'y stationner. On trouve certes de nombreux sites qui donnent des bons plans pour éviter de payer trop cher, mais on se rend néanmoins compte que la voiture est davantage un handicap qu'un atout quand on arrive sur place.


C'est pourquoi nous avons opté pour y aller en train. Là aussi, la ligne de Montpellier vers Barcelone est directe. En 3 heures tout juste la SNCF et la RENFE vous amènent à la gare de Barcelone Sants qui est proche du centre ville, et en tous cas située sur une ligne de métro. Les tarifs sont proches de 50 € par personne et par trajet. On trouve  parfois des billets moins chers. L'aller-retour pour deux personnes nous a coûté en l'occurrence 132 € en mars dernier, soit 33 € par personne et par trajet. C'est donc un peu plus cher que la voiture si on voyage en couple, même si on prend en compte le coût du parking sur place, mais c'est nettement plus zen. Et une fois sur place nous n'avons jamais regretté notre choix, car les transports en commun, notamment le métro, permettent de circuler facilement, et de toutes façons c'est vraiment une ville qu'il est intéressant de découvrir à pieds si l'on peut marcher un peu.


Les hôtels de Barcelone sont réputés chers et souvent complets. D'ailleurs la municipalité semble freiner le développement des capacités hôtelières pour limiter l'invasion touristique de la ville qui devient problématique certains jours. Comme nous étions en période creuse nous avons cependant trouvé une offre spéciale avantageuse sur Booking.com pour 3 nuits à l'hôtel Sagrada Familia au prix total de 150,40 €. C'est un hôtel sans restaurant, et à ce prix il n'y avait même pas de petit déjeuner. Mais il est de confort acceptable et relativement bien placé juste derrière l'hôpital Sant Pau, un chef d'oeuvre du style moderniste catalan, de l'architecte Luis Domenech i Montaner.


Pour une première visite touristique, nous avons d'ailleurs surtout ciblé l'architecture moderniste catalane de Antoni Gaudi et Luis Domenech. Je ne développe pas ici les splendides et étonnantes réalisations architecturales  que nous avons visitées, car le propos de ce blog est de simplement montrer ce qu'on peut faire à partir de Lattes, et il existe de nombreux guides et sites pour raconter Barcelone.

A titre personnel je soulignerai cependant le choc émotionnel provoqué par l'intérieur de la basilique de la  Sagrada Familia. L'extérieur très connu et d'ailleurs toujours en chantier me fait un peu le même effet de trop-plein que certains retables baroques surchargés d'angelots et de dorures. Mais l'intérieur de la basilique, avec des volumes sublimes, des effets de couleurs et de lumière inouïs, où de plus l'orgue jouait doucement le prélude de choral de Brahms Herzliebster Jesu que j'affectionne beaucoup, m'a scotché sur place. Cela vaut vraiment la peine de visiter l'intérieur de la cathédrale avec un audioguide, même s'il faut pour cela réserver sur internet, payer assez cher, et faire la queue avant de pouvoir entrer.


De la même manière, l'urbanisme de Barcelone est à juste titre très réputé. Mais pour le touriste classique l'expérience urbanistique se limite souvent à déambuler sur les fameuses Ramblas. Or là aussi, même si cela peut paraître sympa, j'ai surtout eu un sentiment de trop-plein touristique qui réduit beaucoup l'intérêt de cette avenue emblématique.


Certains des meilleurs moments passés dans la ville l'ont donc été dans le parc Montjuic qui domine la métropole catalane et permet d'échapper à la foule urbaine. Cela m'a fait penser aux ballades à Fiesole quand on voulait échapper à la foule de Florence en Italie. Le téléphérique qui monte au fort de Montjuic donne des vues époustouflantes sur la ville et la mer, et la fondation Miro que l'on peut visiter dans le parc est un haut lieu de culture dans un cadre de sérénité, un peu à l'image de la fondation Maeght à St Paul de Vence.


En matière de gastronomie, nous avons naturellement profité des tapas, en dégustant notamment les  tapas de petits poivrons verts. Mais le plus étonnant a été de découvrir toute une culture autour du jambon, le fameux jamon iberica, illustré notamment par un immense lieu de dégustation et d'exposition sur les Ramblas intitulé Jamon experience.


En résumé, aller à Barcelone depuis Lattes est une expérience passionnante pourvu qu'on puisse y aller en basse saison, qu'on réserve toutes ses visites sur internet à l'avance et qu'on prenne le temps de vivre un peu dans cette ville et pas seulement de la "faire" comme on dit chez les touristes pressés.

2. Pyrénées


Notre seconde sortie en Espagne a été une petite escapade pyrénéenne, en septembre dernier derrière le col du Pourtalet, c'est-à-dire en Aragon . Nous avons logé trois jours chez des amis dans le Béarn, plus précisément dans la vallée de l'Ossau, chère à l'ancien fils de berger Jean Lassalle qui en est devenu le député. C'est l'occasion de souligner que depuis Lattes on peut se rendre directement à Pau, par les autoroutes A9, puis A61 et A64. Pour mappy.com cela fait 430 km, et coûte 70 € dont la moitié de péage. Le trajet peut théoriquement se faire en 4 heures, sans les pauses. Pour nous qui roulons tranquillement et faisons des arrêts, c'était au total plus de 5 heures, Toulouse étant à mi-parcours.

A partir de Pau on descend dans la très belle vallée de l'Ossau, dominée par le pic du Midi de l'Ossau, et on arrive au bout d'une soixantaine de kilomètres au col du Pourtalet (1.794 m d'altitude) qui sert de frontière avec l'Espagne. Nous étions alors moins d'un mois après les attentats de Barcelone, et pensions que le passage de la frontière serait un peu contrôlé. En fait, nous n'avons vu ni douanier ni policier et aurions pu passer la frontière sans la remarquer s'il n'y avait pas les drapeaux, et surtout les nombreux magasins qui vendent, du côté espagnol, des produits aux touristes et frontaliers français.

La meilleure affaire est sans doute de faire le plein en Espagne si l'on a une voiture qui roule à l'essence. L'essence SP95-E10  y est en effet vendue au même prix que le diesel, ce qui met le litre à 1,19 € alors qu'en France il est difficile d'en trouver en ce moment à moins de 1,30 € dans les supermarchés, sans parler des autoroutes où l'essence SP95 avoisine les 1,50 €.


Beaucoup de Français achètent aussi des litres d'alcool, produit apparemment moins taxé qu'en France. On trouve sur certains blogs des commentaires disant que cela peut être deux fois moins cher. Cela est effectivement le cas pour les alcools de fruit, mais sans doute moins vrai pour les autres alcools où la différence de prix n'est que de quelques euros. C'est pourtant une vraie ruée sur les ventas que signale le journal La République des Pyrénées et ce n'est manifestement pas seulement du touron qu'achètent les Français à ce poste-frontière.


En tous cas, ce n'est pas pour gagner quelques euros que nous avons fait le voyage jusqu'au col du Pourtalet, mais bien pour faire des randonnées avec nos amis dans la montagne pyrénéenne. Du côté français, tout l'environnement naturel est préservé car on se trouve dans le parc national des Pyrénées, règne des izards, marmottes et aigles royaux, et très sporadiquement de quelques ours. Quand nous y sommes passés, la chasse venait d'être ouverte, ce qui, psychologiquement, tempérait un peu l'impression d'être dans un pur parc naturel consacré à la biodiversité.


Du côté espagnol  aucune protection équivalente n'existe une fois passé la frontière, si bien que la première chose que l'on trouve sur la route est une importante station de ski, la station Aramon Formigal.  En septembre elle n'avait guère d'activité faute de neige, mais on y voyait pas mal de canons à neige prêts à suppléer la ressource blanche devenue rare en ces temps de changement climatique.


En allant un peu plus loin vers Sallent de Gallego, face au majestueux  Peña Foratata nous avons pris un chemin de randonnée qui passe à travers le bois de Formigal jusqu'à un petit col, le Pico Pacino. Comme il avait plu pendant trois semaines avant notre visite, et que le jour de la visite le ciel était d'un bleu azur et le soleil radieux, nous avons profité à 100 % de cette magnifique partie de la vallée de Tena dans les Pyrénées espagnoles non seulement pour admirer le paysage ou respirer l'air des montagnes, mais aussi pour ramener un cageot plein de champignons, notamment des coulemelles, autrement dit des lépiotes.


3. Figueras et Cadaques


Notre troisième séjour, début octobre, nous a reconduit en Catalogne, sur les traces de Salvador Dali qui a vécu à Figueras et Cadaques.


C'est l'Association Art et Culture de Lattes, dont nous sommes membres depuis cette rentrée qui a organisé le voyage sur deux jours, en le combinant d'ailleurs avec une visite de Collioure dans les Pyrénées-Orientales, ville marquée par l'histoire tumultueuse de la région frontalière, mais aussi par la présence au début du siècle dernier de deux peintre créateurs du Fauvisme, André Derain et Henri Matisse. A noter pour être précis, que "Art et Culture" est une activité de l'Association Lattes Loisirs Culture, qui est le grand organisateur de beaucoup d'activités à Lattes, et s'avère notamment précieuse pour l'intégration rapide des nouveaux arrivants sur la commune.


Cette fois nous sommes partis de Lattes en autocar et avons rejoint Figueras en 2 heures 30 (hors Pause) par l'autoroute A9 puis AP-7.


A Figueras (noté Figueres en Espagnol) un seul point focal rassemble tous les touristes: le musée Salvador Dali.  Son titre est en fait le Musée-Théâtre Dali, car il est implanté dans l'ancien théâtre de la ville, et il faut reconnaître qu'il propose effectivement au visiteur une expérience très théâtrale.


On y trouve quelques toiles et installations très daliniennes, comme ce tableau de Gala sur une croix qui se transforme en portrait d'Abraham Lincoln quand on le regarde sous certaines conditions, ou ces meubles de salon, qui vus depuis un promontoire forment le portrait de Mae West.


On aime bien aussi l'autoportrait mou avec des lardons grillés et toutes sortes de portraits et sculptures de Gala toujours magnifique, même décortiquée en sphères ou pleine de tiroirs.


Et bien sûr, dans la collection personnelle de Dali exposée dans l'une des salles, il ne faut pas manquer un portrait de Saint Paul par le Greco, le peintre dont je suis un admirateur inconditionnel.


J'ai eu plus de mal à comprendre certaines œuvres très kitsch qui semblaient passer pour de la pure provocation surréaliste, à commencer par la Cadillac pluvieuse qui trône dans l'entrée. Heureusement que nous avions les explications d'une bonne guide pour replacer tout cela dans son contexte et dans la vie de Dali, ce qui a permis de donner du sens aussi bien à l'ensemble du musée qu'à chacune des œuvres exposées. En conclusion ne visitez pas ce théâtre-musée sans un guide compétent. Vous risqueriez de ne rien y comprendre et simplement de conforter la vision très superficielle d'un Dali amuseur et provocateur qu'on a souvent de lui. Avec un peu d'attention et d'approfondissement des idées daliniennes, on découvre au contraire une personnalité riche et profonde, qui a su atteindre à l'universel sans perdre un ancrage profond dans sa terre natale de Catalogne.


C'est d'ailleurs dans la crypte du musée-théâtre que repose le Marquis de Dali de  Pubol, du moins quand de pseudo-descendants ne le font pas déloger pour effectuer des prélèvements ADN.


Cadaquès, un petit village de pêcheurs sur la côte, est un autre lieu très marqué par le séjour de Dali. Vers la fin de sa vie, il habitait une petite propriété située dans la baie de Portlligat, dont les paysages méditerranéens ont inspiré de nombreuses toiles de Dali. La maison que nous n'avons pas pu visiter semble être un monument de surréalisme.


On célèbre le génial peintre paranoïa-critique un peu partout dans le village même, où il passait ses vacances dès sa jeunesse,


village très pittoresque avec ses maisons blanches et ses ruelles, où il a laissé une empreinte encore sensible.



Nous avons fait l'effort de monter jusqu'à l'église Santa Maria de Cadaquès réputée notamment pour son rétable hyper baroque. La vue sur la baie est magnifique depuis le parvis de l'Eglise.


J'ai aussi apprécié l'orgue où jouait une organiste nichée dans une sorte de cage placée sous les tuyaux de montre.


Nous avons fait cette excursion de deux jours à Figueras et Cadaques les 5 et 6 octobre 2017, soit moins d'une semaine après le referendum sur l'indépendance de la Catalogne. Un certain nombre d'affiches appelaient encore à voter, ou à ne pas voter, et aux fenêtre et balcons on trouvait de nombreux drapeaux appelant à voter Si, mêlés aux drapeaux de la Catalogne indépendante, dont les quatre rayures rouges sont dues à Guifred le velu, d'après la légende, mais auxquelles les indépendantistes ont ajouté une étoile blanche dans un triangle bleu. J'ai eu le sentiment que ces manifestations d'indépendance étaient assez peu revendicatives, ni d'ailleurs excessivement nombreuses. Il m'a semblé avoir vu plus de drapeaux turcs dans les banlieues de Strasbourg pendant la dernière Coupe du monde de football, que de drapeaux catalans la semaine dernière dans les rues de Figueras ou Cadaquès, comme si le referendum avait servi d'exutoire nationaliste aux Catalans et que tout était ensuite redevenu calme.


Mais l'histoire n'est sans doute pas terminée.

4. Quand l'Espagne vient à Lattes



Pour illustrer les liens entre le Languedoc et l'Espagne, il faut naturellement aussi mentionner qu'en 2017 le tour cycliste d'Espagne, autrement dit la Vuelta est passé par Lattes. En effet la 2ème étape avait un parcours de Nîmes à Gruissan (près de Narbonne), donc essentiellement languedocien.


Elle a conduit la caravane et les coureurs à traverser Lattes le dimanche 20 août dernier entre midi et quatorze  heures. Nous n'avons guère profité du spectacle, mais subi patiemment les contraintes sur la circulation, notamment sur le tram 3 bloqué à Boirargues, qui a connu d'importants retards.


Cette deuxième étape a été gagnée au sprint par le belge Yves Lampaert qui en a profité pour endosser provisoirement le maillot rouge de leader, aux termes d'une étape "où il ne s'est pas passé grand chose", selon les commentateurs. Mais c'est évidemment encore l'Anglais Froome qui a remporté au final cette 72 ème édition de la Vuelta.

jeudi 3 août 2017

Législatives

On va finir cette série d'articles sur la politique locale et régionale en évoquant les résultats des élections législatives des 11 et 18 juin derniers.

Ce qui frappe tout d'abord c'est l'absence visible de campagne électorale. S'il n'y avait pas quelques panneaux d'affichage, et encore à Lattes-centre j'en ai rencontré peu, juste une série devant la médiathèque et une autre devant le collège Georges Brassens, on n'aurait pas su qu'il y avait une campagne électorale en cours dans notre commune.

Les candidats étaient pourtant assez nombreux dans cette 1ère circonscription de l'Hérault qui regroupe trois cantons du Sud de Montpellier (les cantons 5, 6 et 8), le canton de Lattes et la commune de Villeneuve-les-Maguelone. Ils étaient en fait 14 candidats au 1er tour.

Si on s'était vraiment intéressé à cette élection, on aurait pu trouver des analyses de la circonscription dans le Midi Libre et même un débat télévisé diffusé sur France 3 Occitanie le 1er juin 2017. Plusieurs réunions publiques semblent aussi avoir eu lieu, mais elles étaient chaque fois annoncées de manière assez confidentielle.

Pour nous qui ne  sommes que depuis 18 mois dans la région, tous les noms étaient inconnus, même le député sortant, l'écologiste Jean-Louis Roumégas, n'avait pas de notoriété particulière pour nous.


Le seul candidat que nous avons un jour vu physiquement, et avec qui nous avons échangé quelques propos, était assis à la table à côté de nous au restaurant Delphis de Lattes, où soit-dit en passant nous goûtions le couscous du jeudi. C'était Laurent Pithon, un dissident du Front National, qui se présente comme soutenu par Jean-Marie Le Pen avec pour ambition principale de faire battre Mme Jamet la candidate du Front National soutenue par Marine Le Pen.


Inutile de dire que ce n'était pas vraiment notre tasse de thé, même si notre brève conversation a été courtoise. Son autre point de fixation était de rappeler que le candidat de la Droite et du Centre,  Joseph Francis, pourtant régulièrement présenté comme l'un des favoris dans notre circonscription réputée plutôt de droite, serait en réalité inéligible après une condamnation du tribunal administratif, et que seule une complaisance du préfet de l'Hérault aurait permis que sa candidature soit maintenue.  Je n'ai pas  trouvé de confirmation de ces affirmations, sauf qu'effectivement en 2015 le tribunal administratif de Montpellier a condamné M. Francis à 3 mois d'inéligibilité pour des "erreurs" dans son compte de campagne à l'occasion des élections municipales.


C'est quand même étonnant de voir tous ces hommes politiques qui veulent gérer une ville, ou même l'Etat, et qui ne savent pas gérer un compte de campagne électorale! Encore un syndrome de phobie administrative?

Les candidats étant relativement inconnus, et la campagne électorale étant escamotée, c'est donc, comme dans beaucoup d'autres circonscriptions, sur la base des seules étiquettes politiques que s'est jouée l'élection dans notre circonscription.

Au premier tour effectué le 11 juin 2017, les résultats ont été les suivants:

RÉSULTAT DE LA 1ÈRE CIRCONSCRIPTION DE L'HÉRAULT

TendanceCandidatVoix% Voix circonscriptionStatut
La République en marchePatricia MIRALLÈS13 48134,12%Ballotage
Front NationalFrance JAMET6 64416,82%Ballotage
La France insoumiseJulien COLET6 16315,60%
EcologisteJean-Louis ROUMEGAS4 22810,70%
Union des Démocrates et IndépendantsJoseph FRANCIS3 8369,71%
Divers droiteMichel MOXIN1 7384,40%
Divers gaucheFrédéric BORT1 1492,91%
Debout la FranceFabienne ALBARRAN6141,55%
NPAValérie GARNIER4991,26%
Nouvelle DonneWilliam GOMEZ3380,86%
UPRNicolas MIRAY3110,79%
Lutte OuvrièreMorgane LACHIVER2160,55%
Union des PatriotesLaurent PITHON2050,52%
Parti Ouvrier Indépendant et DémocrateAlain VISSEQ840,21%
Nombre d'inscrits84 645
Nombre de votants40 412
Taux de participation47,74%
Votes blancs (en % des votes exprimés)1,78%
Votes nuls (en % des votes exprimés)0,46%

On voit que notre circonscription a participé au mouvement "dégagiste" qui s'est exprimé à l'occasion de ce cycle électoral, puisque le sortant, écologiste soutenu par le Parti Socialiste, n'est arrivé que 4ème et que le candidat de la droite classique, qui avait fait un moment figure de favori arrive 5ème.

Au second tour, seuls les deux candidats arrivés en tête ont pu se maintenir. Nous avons donc eu un second tour de la même couleur que la présidentielle: un candidat En Marche! opposé à un candidat du Front national. En l'occurrence tous les deux étaient des candidates.

Le résultat du second tour, intervenu le 18 juin 2017, les résultats ont été:

RÉSULTAT DE LA 1ÈRE CIRCONSCRIPTION DE L'HÉRAULT

TendanceCandidatVoix% Voix circonscriptionStatut
La République en marchePatricia MIRALLÈS19 87765,69%Elu
Front NationalFrance JAMET10 38134,31%
Nombre d'inscrits84 644
Nombre de votants33 993
Taux de participation40,16%
Votes blancs (en % des votes exprimés)8,49%
Votes nuls (en % des votes exprimés)2,50%


Notre nouvelle députée est donc, comme beaucoup de ses collègues, une députée macroniste, élue à l'Assemblée Nationale pour la première fois. Le site de Radio France Bleue décrit son parcours de la façon suivante:
Patricia Mirallès n'est pas une "cadre sup". Cette fille de rapatriés d'Algérie a passé sa jeunesse dans le quartier populaire du Lemasson à Montpellier. Elle suit une formation d'esthéticienne et commence à travailler à 18 ans. Elle ouvre sa première parfumerie à 21 ans .
Militante associative, elle découvre la politique avec Georges Frêche pour qui elle garde une immense admiration . Elle change de métier, se forme au secrétariat et intègre les services administratifs de la ville.
Encartée socialiste pendant 15 ans, elle quitte le PS en 2012. C'est à cette époque qu'elle rencontre un disciple de Frêche, Philippe Saurel, qu'elle a, dit-elle, "tout de suite apprécié".
Lorsqu'il part sans parti à la conquête de la ville, elle le suit et depuis, cette ancienne footballeuse du MHSC enchaîne les victoires sous les couleurs de Philippe Saurel : à la mairie, au département, à l'Assemblée nationale. Couleurs de la ville Montpellier qu'elle entend bien défendre dans l'hémicycle.

Le site de l'Assemblée Nationale donne les informations suivantes:

Elle est née le 22 Août 1967 à Montpellier (On pourra donc dans quelques jours lui souhaiter son 50 ème anniversaire). Elle était fonctionnaire de catégorie C (ce qu'on appelait autrefois commis). Elle s'est inscrite à la Commission de la Défense et des Forces Armées de l'Assemblée Nationale. Elle est assise à la place n°399 au dernier rang vers le milieu de l'hémicycle. Enfin son suppléant est Philippe SOREZ, et elle a un attaché parlementaire Fabien ABERT.

Philippe SOREZ est un élu local, élu du département de l'Hérault, et qui avait fait un binôme avec Patricia Mirallès lors des dernières élections départementales. Il est maintenant bien sûr un partisan du maire Philippe Saurel, ce qui ne manque pas de piquant car on trouve sur internet des vidéos où il vante de manière dithyrambique l'ancienne maire Hélène Mantoux, que Saurel a trahie.

Fabien ABERT est un jeune élu municipal de 27 ans, adjoint aux sports de la ville de Montpellier, et qui professe une "admiration sans bornes" pour le maire Philippe Saurel.

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Pour ce qui est de l'ensemble du département de l'Hérault, alors qu'il y avait 7 députés sortants socialistes, un écologiste soutenu par le PS, et un UMP, il y a maintenant 7 députés en Marche!, un du Front National (Emmanuelle Ménard à Béziers) et un de la France Insoumise (Muriel Ressiguier à Montpellier 2). C'est le grand chambardement naguère chanté par Guy Béart.



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On peut enfin noter que ce cycle électoral a eu une conséquence inattendue au niveau de la métropole de Montpellier: Le très macroniste président de la métropole, Philippe SAUREL y a provoqué la création d'un groupe politique de La république En Marche, et a exigé que tous les vice-présidents y adhérent faute de quoi ils seraient démis de leur délégation. Au cours d'un conseil extraordinaire de la métropole qui s'est tenu le 5 juillet 2017, sept vice-présidents récalcitrants ont été démis de leurs fonctions par la majorité dirigée par Saurel, et remplacés par des vice-présidents macronistes.


C'est en particulier le cas pour Cyril Meunier, le maire de Lattes, qui était 4 ème vice-président, chargé de la propreté et des déchets, tâche dont il s'était d'ailleurs bien acquis. Il est dorénavant remplacé par Gilbert Pastor, le maire de Castries. En effet le maire de Lattes, jaloux de son indépendance et apolitique a refusé de s'inscrire au groupe politique En marche!.

La conséquence de cet oukase de Philippe Saurel est que la seconde  (ou parfois la 3ème selon certains critères) commune de la métropole n'est plus représentée dans l'exécutif de la communauté. Espérons que cela n'aura pas de conséquences sur le traitement que réservent les services de la métropole à la ville de Lattes.

De façon générale, pour la première fois dans ce type d'intercommunalités, une politisation de l'exécutif est en train de s'installer, alors que de tout temps la gestion était basée sur la coopération entre les maires indépendamment de toute étiquette politique. Il semble que M. Saurel expérimente à la demande d'Emmanuel Macron cette évolution qui pourrait se généraliser ensuite à d'autres collectivités. La perspective est celle des prochaines municipales en 2020 où les métropoles pourraient être élues au suffrage universel, et dans ce cas des listes politiques s'affronteraient pour la diriger.

vendredi 12 mai 2017

Présidentielles

A Lattes les deux tours de l'élection présidentielle du 23 avril et 7 mai 2017 se sont déroulés sans histoire. Leurs résultats confirment l'analyse faite dans mon article précédent sur l'orientation politique des habitants de la ville et de la région.

1. Ville de Lattes

Au premier tour des présidentielles, Lattes est une des rares villes françaises qui a mis François Fillon en tête. Les résultats dans la commune sont:
Par rapport aux résultats nationaux, on constate que Fillon, Macron et Le Pen font tous mieux que leur score national, celui qui surperforme le plus étant Fillon (5 points de mieux) puis Le Pen (2 points de mieux) alors que Macron ne dépasse son score national que de 0,16 points.

Mélenchon est environ 4 points en dessous de son score national,  alors que Hamon recule même derrière Dupont-Aignan.

Comme le montre Le Petit Journal de Lattes, le quarté de tête est très différemment placé selon les trois quartiers qui composent la commune:

A Boirargues, c'est Macron qui est en tête, devant Le Pen, Fillon puis Mélenchon. A Maurin, c'est Le Pen qui est en tête, devant Fillon et Mélenchon, Macron n'arrivant que 4 ème. A Lattes-centre c'est Fillon qui est en tête, devant Macron, puis Le Pen et Mélenchon.

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Au deuxième tour, les résultats sont à nouveau plus à droite (en l'occurrence à l'extrême droite) que la moyenne nationale, puisque Marine Le Pen fait 5,5 points de mieux que la moyenne, et symétriquement Macron 5,5 points de moins que son score national.



On peut observer que le total Abstention+Blancs+Nuls est de 4.390 sur 13.629 inscrits, par conséquent représente 32,2  % des électeurs inscrits. Au plan national, le nombre des inscrits qui ne se sont pas exprimés est 16.187.090 sur  47.568.693, soit 34,0 %. On a donc un peu plus voté à Lattes pour le second tour qu'au plan national.


J'ai récupéré sur le site de la mairie de Lattes les résultats par bureau de vote pour ce second tour. (Malheureusement ceux du premier tour ont été trop vite retirés). Ce tableau montre aussi une certaine différenciation selon les quartiers.

Les bureaux 12 à 14 correspondent à Maurin. C'est un quartier tranquille, un peu reculé et assez marqué par une empreinte rurale, où se sont regroupés initialement beaucoup de pieds-noirs. Ils ont voté à 43,2% pour Marine Le Pen et seulement 56,8% pour Emmanuel Macron.

Les bureaux 10 et 11 correspondent à Boirargues. C'est un quartier très collé à Montpellier, marqué par les zones commerciales, le tram et le lycée Champollion. Macron y recueille 61,9% et Le Pen 38,1%.

Les autres bureaux correspondent à Lattes Centre. Ce sont des quartiers résidentiels, d'ailleurs pénalisés par la préfecture pour leur manque de logements sociaux. Le vote Macron y recueille 61,2% et Le Pen 38,8%

On voit donc une différence sensible du vote Front National entre Maurin et le reste de Lattes. Cela s'explique peut-être par la déclaration de Macron disant que la colonisation française était un crime contre l'humanité, ce qui a heurté beaucoup de pieds noirs.

2. Métropole de Montpellier

Au premier tour des présidentielles du 24 avril, les résultats dans la métropole de Montpellier sont les suivants:


Cela donne la carte suivante:


On voit donc que Lattes est une exception dans cette métropole qui est globalement beaucoup plus à gauche que la moyenne nationale, essentiellement grâce à la ville de Montpellier, car les petites communes périphériques sont souvent acquises au Front National.

Au second tour, les résultats de la métropole sont particulièrement nets:


Il est inutile d'afficher la carte par commune, puisque Macron est en tête dans toutes les communes de la métropole.

3. Département de l'Hérault

Pour le département de l'Hérault c'est Marine Le Pen qui arrive en tête du premier tour, comme dans la plupart des départements du littoral méditerranéen. Elle est suivie de Jean-Luc Mélenchon, puis de Macron. Les partis traditionnels sont laminés.


Au second tour, Marine Le Pen fait à nouveau mieux que son score national. On peut relever que seulement 65 % des inscrits se sont exprimés:

4. Région Occitanie

La région Occitanie est la fusion de l'ancienne région Languedoc-Roussillon avec l'ancienne Midi-Pyrénées. On peut observer que les 3 candidats arrivés en tête au premier tour, Le Pen, Macron et Mélenchon, sont à quasi égalité:

Au second tour, Macron fait à nouveau légèrement moins que son score national.


5. Résultats France entière

Rappellons ici, les résultats pour la France entière, de manière à ce que le futur lecteur de ce blog dans quelques années, qui ne les aura plus en tête, ne soit pas obligé de les rechercher.

Au premier tour les résultats nationaux du premier tour  sont les suivants:

Le second tour, organisé le 7 mai 2017, a donné les résultats suivants:
La prochaine étape sera maintenant les élections législatives des 11 et 18 juin.